31 août 2008

Leçons

L'assourdissant vacarme des bombes s'écrasant au-dessus de leurs têtes ne les atteignaient plus. Pendant près d'une semaine, ils avaient été enfermé dans les sous-sols, mais leurs parents disparaissaient de temps à autre prétextant une quelconque tache. Ayant épuisé son imagination pour trouver des jeux, Élie décida de demander à son grand-père la suite de l'histoire. Il lui demanda où leur mère s'était arrêté, puis leur conta :
- Quelques jours seulement avaient passés depuis la fuite, l'empoisonnement, et la découverte du complot. Jillian avait eu du mal à s'adapter au changement, Eliane passait la plupart de son temps avec l'Amazone, Dagobert était à l'agonie, et Lenlen préparait une mauvaise surprise pour les conspirateurs...


-Jill, s'exclama Mars! Mais où est-il encore passé ?
Poussant un soupir, il regarda où le menait les traces de l'enfant et arriva rapidement près d'un tronc d'arbre creux dans lequel le garçon était endormi. L'homme le réveilla avant de lui parler.
- Tu vas commencer tout de suite ton apprentissage!
- Quel apprentissage, demanda le garçon, déjà vif pour son âge ?
- La magie...
- Comme les sorciers, murmura craintivement le petit, reculant autant qu'il le put.
- Pas les arts sombres des sorciers! Celle que tu vas apprendre est la même que celle que ton père pratiquait.
- Papa faisait de la magie, dit-il dubitativement ?
- Oui, mais il évitait de le montrer, pour ne pas effrayer le voisinage.
- Et toi aussi, s'exclama l'enfant avec un sourire. Ses première craintes passées, il réagissait positivement à la proposition.
- Moi non! Mais ton père m'en a appris assez la concernant pour que je puisse guider les premiers pas de ton entraînement. Mais ce sera dur.
L'enfant sourit. Il ne savait pas pourquoi, mais il sentait que malgré la difficulté, cette tâche lui conviendrait et lui plairait.
- On commence quand ?

27 août 2008

Shinobis

Le peuple de l'ombre est inspiré des ninja et shinobis. Cependant, c eux-ci viennent du japon. Au VIIe ou VIIIe siècle après J.C, le groupe des shinobis est formé au Japon, créé en grande partie par des émigrés chinois et coréen. J'ai donc crée ce peuple de l'ombre, dont la façon d'être ressemblante à celle des ninjas, et qui pourrait être en partie les ancêtres de cet ordre.
La poudre est déjà apparue en Chine à cette époque : ils pourront donc utiliser fusées ou explosifs, sans la moindre magie. Le peu de magie présent dans ce peuple est l'exagération inconditionnelle de leurs capacités, que ce soit au combat ou en dissimulation. Les autres héros, et ennemis, profiteront également de cet état de fait, sauf les magiciens (ce n'est plus de l'exagération mais de l'imagination débordante, purement et simplement!!!)

Cette note clôt la première partie de l'histoire, soit l'introduction des personnages. Elle laisse place à de nombreuses questions:
- Comment Lenlen a fait pour terrasser l'homme aux cicatrices?
- Parviendra-t-elle à sauver l'empereur ? ( Pour ceux qui n'auraient pas le courage d'attendre, vous n'avez qu'à essayer de devinez la date de l'action, puis de chercher dans une encyclopédie si un empereur chinois est mort à cette date-là!!)
- Dagobert va-t-il s'en sortir ?
- Son petit frère est-il sauf ?
- Qui est Mars, et pourquoi connaît-il les esprits de la forêt ?
- Pourquoi l'auteur idiot appelle-t-il les Amazones des Scythes?
- Et surtout et enfin, le plus important, quel est l'âge du capitaine ? (rien à voir avec l'histoire, mais cette question est toujours d'actualité!!)

Bonne lecture!!!

26 août 2008

La garde impériale

L'enfant courut et atteint le poste de garde. Trois hommes se trouvaient à l'intérieur et jouaient aux dés. Ils se tournèrent au moment où le garçon franchit la porte. L'un d'eux se leva et s'approcha.
- Que fais-tu ici gamin? Ce n'est pas un endroit où s'amuser!
- Mon amie... est en danger, parvint-il à articuler, essoufflé. Dans une ruelle, un homme nous a attaqué, et elle est resté là-bas.
L'homme voulut parler, mais il entendit une voix derrière lui. Son officier entra dans le poste.
- On ne va pas déranger la garde pour une gamine des rues. Nous avons d'autres chats à fouetter, gamin. Va plutôt au temple, va prier pour qu'elle s'en sorte sans trop de mal.
L'homme éclata de rire. L'enfant remarqua rapidement la répulsion qu'éprouvaient les soldats pour cet arriviste, mais il nota également qu'aucun d'eux ne se rebellerait contre l'autorité de l'officier véreux. Il hésita un instant, mais prit la parole.
- Mon amie n'est pas une fille des rues! Elle habite au palais. Si vous n'intervenez pas, l'intendant le saura rapidement, puis toute la cour! Vous pourrez dire 'au revoir' à vos espoirs de carrière! Par contre, si vous l'aidez, vous pourrez avoir un allié au palais, qui placera votre nom dans l'oreille des gens influents!
L'homme rougit de s'être ainsi fait remettre en place par le gamin, mais bien qu'insupportable et orgueilleux, il reconnut la justesse des propos de l'enfant. Il tourna sa colère vers ses soldats et leur ordonna durement de se préparer et de se mettre en route.
L'enfant était inquiet pour son amie, et il donna tout ce qu'il lui resta de forces pour guider la garde. Il arriva enfin dans la ruelle, mais il s'arrêta net devant le spectacle qui s'offrit à lui. Les gardes, remarquant son étonnement, pressèrent le pas, et furent également stupéfaits.
Un homme, musclé et le corps couvert de cicatrices, gisait au sol, ligoté de façon à ne plus pouvoir bouger la moindre parcelle de son corps. Et Lenlen se tenait tranquillement assise dessus. Elle sourit en voyant son ami.
- T'en as mis du temps! J'ai même pu faire la sieste!
Les gardes s'approchèrent, et ramassèrent l'homme. La petite fille voulut parler, mais l'officier la devança.
- Mettez cet homme aux fers! La prison pour un mois lui fera réfléchir à ses actes, la prochaine fois qu'il s'attaquera à nos enfants. Mais qui l'a donc arrangé de la sorte ?
Les hommes avancèrent, mais la voix de Lenlen les arrêta.
- Cet homme doit être conduit aux geôles du palais pour être interrogé.
- Et pourquoi cela, fillette, rétorqua l'officier.
- Peut-être parce qu'il est impliqué dans un complot visant à tuer l'empereur, répondit-elle avec un rien d'ironie.
- Et tu es la seule à l'avoir entendu, cela, bien sûr ?
- Oui.
- Les enfants ont trop d'imagination! Allons-y.
- Je vous ordonne de le mener au palais, l'interrompit-elle.
- Tu m'ordonnes, s'exclama-t-il coléreux! Qui es-tu pour m'ordonner ...
Lenlen ne le laissa pas finir sa phrase. Un rapide coup de pied balaya les jambes de l'homme qui se retrouva à terre. Et avant qu'il ne repique une crise, elle sortit de sa tunique une amulette qu'elle lui mit sous le nez. L'homme se tut et blanchit.
- Tu sais ce que c'est ? Alors fais-le!
Tous les soldats avaient reculés d'un pas, comme pris d'effroi. Et alors que le convoi se remit en marche, vers le palais, le jeune garçon s'approcha de son amie et lui demanda :
- Qu'est-ce que c'était ? Pour leur faire peur comme cela.
- C'est l'insigne de mon rang, répondit-elle, presque honteusement.
- Qu'est-ce que ça veut dire? Tu es une princesse, demanda-t-il, une lueur dans les yeux.
- Non, dit-elle en souriant, ce n'est pas ça! Je fais partie de la garde impériale.
- La garde impériale ? Mais tu n'es qu'une enfant!
- Dès sa naissance, un membre de mon peuple fait partie de la garde impériale.
- Ton peuple, demanda l'enfant, soupçonneux? Quel peuple, murmura-t-il en s'éloignant un peu de la fille ?
Lenlen connaissait cette réaction, et elle en fut chagrinée. Elle allait perdre ses quelques amis, mais son devoir devait passer avant tout. Elle sourit pour cacher sa tristesse.
- Le peuple de l'ombre. Mais ne t'en fais pas, reprit-elle avant que l'autre ne puisse dire quoi que ce soit. Je vais devoir reprendre mon entraînement, et vous n'entendrez plus parler de moi.
Et alors que le cortège avançait vers le palais, elle disparut dans un nuage de fumée, laissant celui qui avait été son ami plongé dans ses pensées.

25 août 2008

L'ombre des terres du milieu

Lenlen avait rapidement rattrapé son camarade et courait proche de lui. Il arrivèrent rapidement dans l'allée désignée. Elle avait un mauvais pressentiment, savait qu'elle n'aurait pas du être ici, et encore moins ses amis, mais ils semblaient tellement content de pouvoir s'amuser qu'elle ne dit mot. Les enfants grimpaient aux murs ou jouaient à la balle quand Lenlen entendit un murmure. Elle se faufila, inaperçue et imperceptible, telle une ombre, jusqu'à l'endroit d'où il provenaient.
Trois hommes discutaient à voix basse, cachés par un manteau d'obscurité. Chacun d'eux était redoutablement armé. S'approchant furtivement, et se jouant de leurs regards inquisiteurs, elle arriva assez proches d'eux pour capter leurs paroles étouffées. En quelques secondes, elle se rendit compte que ces trois sinistres individus élaboraient un plan pour assassiner l'empereur. D'un mouvement vif, elle sortit de sa tunique une imposante dague.
Elle s'approcha calmement, et allait sauter sur ses proies, quand le cri retentit.
- Qu'est-ce que vous faites là, les mômes ?
A ces mots, les trois comparses se dirigèrent vers l'endroit d'où venait l'avertissement. Lenlen ne put apercevoir leurs faces, cachées qu'elles étaient par des capuches. L'homme qui avait parlé auparavant s'approcha des trois. Il était étonnamment grand, et sa musculature imposante laissait entrapercevoir des vestiges de cicatrices. L'un des conspirateurs prit la paroles, et ses mots glacèrent d'effroi Lenlen et pétrifièrent les enfants.
- Ils ont peut-être entendu quelque-chose! Tue-les, nous ne devons prendre aucun risque!
L'homme se plaça directement pour empêcher toute fuite, alors que ses commanditaires disparaissait. Lenlen hésita un instant, mais au moment où l'homme agrippa le bras d'une de ses camarades, elle réagit. Sa main attrapa au passage une pierre, et celle-ci s'envola vers la tête de l'homme, qui chancela sous le choc.
Lenlen se jeta hors de sa cachette et poussa ses amis à s'enfuir. Tous partirent en courant, et au moment où l'homme se relevait, titubant, il ne put qu'apercevoir la couleur de leurs tuniques qui s'estompaient dans la foule. Il voulut les poursuivre, mais Lenlen surgit pour lui bloquer la route.
- Que veux-tu donc faire seule, petite fille ?
Lenlen aperçut du coin de l'œil l'aîné des enfants qui revenait.
- Je viens t'aider Lenlen!
- Va donc plutôt avertir la garde! Je le retiendrai jusqu'à ton retour!
L'enfant hésita, puis admettant la sagesse des conseils de son ami, se précipita. L'homme sourit en le voyant faire.
- Eux n'ont rien entendu, s'exclama l'homme, mais vu l'endroit où tu te trouvais, je sais que toi, tu les as surpris! Et ton seul espoir a disparut avec ce gamin, fillette! Maintenant tu vas mourir!
- En es-tu sûr, fut les seules paroles que l'enfant put prononcer avant que l'homme aux cicatrices ne se jette sur elle.

Parmi les dragons

La fillette leva des yeux implorants vers ses parents.
- Vas-y, murmura en soupirant sa mère.
Avec un grand sourire, l'enfant bondit sur ses pieds et se précipita à l'extérieur pour retrouver ses amis.
- Tu es sûr que c'est un bonne idée, demanda l'homme à sa femme. Tu sais que dans une semaine, elle devra passer le test.
- Ne t'inquiètes pas! L'Empire de Chine est en paix depuis de nombreuses années, et elle a les capacités pour réussir. Elle est bien plus douée que n'importe quel d'entre nous, même si elle est encore jeune.
- Mais notre peuple disparait peu à peu. Tu sais très bien que nous avons de nombreux ennemis, et qu'ils profiteront de cette faiblesse pour nous avoir. Le peuple de l'ombre ne compte plus que dix membres.
- Mais il faut la laisser profiter de ses derniers instants d'enfance. Tu sais ce que deviendras sa vie, non?
- Tu as raison, admit-il avec un sourire.
La jeune fille arrive sur la place du dragon. Elle se faufile habilement entre les passants et arrive enfin près de la fontaine. Son arrivée est saluée par des exclamations joyeuses.
-Lenlen! Qu'est-ce que tu faisais? On allait partir!
- Je demandais à mes parents l'autorisation de sortir!
- C'est vrai que tu habites le palais...
- Même si tes parents ne sont que des serviteurs.
La petite fille sourit en entendant ses amis. Elle ne leur avait rien dit concernant sa famille, de peur que ses amis s'effrayent.
- Bon, s'exclame un garçon, plus vieux et plus grand que les autres. Venez tous! On a trouver un nouveau coin de jeux dans la ville. Une petite ruelle où il n'y a jamais personne!
Il s'éloigne en courant, et tous les enfants s'élancent à sa suite.

24 août 2008

Empoisonnés

- Mes princes, le repas est servi.
La servante était inclinée à l'entrée de la pièce et attendait le bon vouloir des deux enfants. Caribert laissa, comme à son habitude, son grand frère s'occuper de toutes les relations. Dagobert se lèva et plia les documents qu'il étudiait.
- Nous arrivons dans l'instant. Vous pouvez nous laisser.
Il se pencha ensuite vers le travail de son frère et lui indiqua quelques erreurs.
- Mais c'est trop difficile, se plaint le jeune garçon.
- C'est toi qui a voulu étudier le même document que moi! Tu sais à peine lire, alors les édits et traités diplomatiques sont encore trop difficiles pour toi.
- Mais pourquoi tu lis ces documents les rares moments où nos précepteurs nous laissent tranquilles.
- Ce sera à nous, dans quelques années, de gouverner ce royaume, petit frère. C'est pour cela qu'il nous faut le connaître le mieux possible! Allez, viens et arrête de discuter, nous sommes attendus.
Ils arrivèrent dans la grande pièce. Les imposantes voûtes en pierre maintenaient un air frais dans la pièce, alors qu'une chaleur imposante régnait à l'extérieur. Un table grande, trop grande pour juste deux enfants, trônait au centre. Ils s'en approchèrent et se placèrent. En un instant, deux servantes surgirent et installèrent devant eux d'imposantes tranches de pains, pour leur servir de récipient. Ensuite, un groupe de serviteurs arriva avec la viande et servirent les deux princes.
Caribert avala goulûment les premiers morceaux qui arrivèrent près de sa bouche, alors que Dagobert mangeait plus calmement, et faisait attention au moindre mot des serviteurs. En effet, les tablées étaient d'ordinaire si bruyantes qu'ils pouvaient parler sans se faire remarquer. L'aîné avait vite tirer profit de cette information pour recueillir les rumeurs du palais.
Soudain, il remarqua un mouvement anormal. Il se tourna rapidement et remarqua qu'un grand nombre des hommes autour d'eux s'affaissaient. Et le seconde suivante, son frère tomba à son tour. Il s'approcha de lui, effrayé, et remarqua qu'il se tordait de douleur. Il ressentit lui-même une douleur importante, mais il savait ce qui arriverait si personne ne réagissait. Et il était le seul dans la salle à encore pouvoir bouger.
Il se pressa, autant qu'il put dans le palais, et arriva tant bien que mal devant la chambre du médecin royal. Il n'avait rencontré personne et s'étonna que la demeure fut vide. Il craignit un instant que le médecin ne soit lui aussi absent, mais il fut soulagé de le voir sortir rapidement, et le soutenir, l'air inquiet.
- Dans... dans la salle... des banquets,... Sauvez m... mon frère, fut tout ce qu'il put murmurer avant de sombrer sous la douleur.

22 août 2008

Dagobert

La flamme s'éteignit devant le visage de Brunulf, sur lequel se dessinait un sourire sans joie. Derrière lui, une ombre menaçante se tenait. Une ombre immense, plus grande que dix maisons. Une tête terrifiante s'abaissa vers l'humain.
- Dois-je détruire cet enfant, Majesté.
- Non, lui répondit l'homme. Si ton peuple s'en mêlait, et attaquait la demeure de la reine des dryades, les cinq autres peuples elfiques viendrait les aider. Nous attendrons, Maître des Dragons ténébreux, et quand le moment sera venu, nous détruirons le temps qu'il reste à cet enfant.
-Bien. J'obéirai. En faveur du Pacte, et également car notre espèce est l'essence de la destruction. Il en est de mon devoir.
- Pars! Je suis attendu! Personne, sauf ceux qui m'ont prêté Serment, ne doit te voir près de moi.
A peine ces mots furent-ils prononcé que le vent se leva, que les bourrasques frappèrent, et l'immense créature disparut dans les cieux. Et à ce moment même, une voix forte s'éleva.
- Seigneur Brunulf! Tous les dignitaires Austrasiens sont désormais regroupés. Venez assister au couronnement.
Le sombre sorcier se leva et traversa la cours dans laquelle le dragon s'était tenu un instant auparavant. Il se pressa et arriva bien vite au château. Il vint se placer à la droite du roi. Celui-ci en profita pour lui murmurer quelques mots :
- Mon cher Brunulf, mon grand conseiller. C'est grâce à toi qu'aujourd'hui je règne sur l'Austrasie, et que demain je vaincrais la Bourgogne. Je compte sur vos conseils avisés.
- Bien sûr, mon roi, répondit l'autre avec un sourire. Je suis à votre service.
Mais alors qu'il prononçait ces mots, il sentit un regard glacé se poser sur son dos. Il se retourna et remarqua les deux jeunes enfants de Clotaire, les héritiers du trône. Il s'approcha d'eux et les salua. L'aîné, âgé de neuf ans, le toisa d'un air méfiant, alors que le second, qui avait à peine six printemps, s'agrippait à son bras.
- Mes princes, murmura Brunulf.
Il détailla les enfants. Le premier était prometteur. Doué aussi bien dans le domaine physique que dans les études, Dagobert n'était pas un imbécile. Un des seuls être de la cours à encore se méfier du sorcier. Il ne lui était d'aucune utilité.
Le second en revanche, était plus fragile et plus manipulable. De plus, il était l'enfant de sa sœur, concubine du roi. Mais Caribert subissait petit à petit la mauvaise influence de son frère. Brunulf n'avait aucune once de morale et n'hésiterait pas à le faire mourir pour ses plans.
Maintenant qu'il avait fini de détailler les enfants, il se releva, et retourna à sa place, pour assister au bon déroulement de ses projets.

21 août 2008

Un peu d'histoire

Sous les rois mérovingiens, il n'existe pas d'héritier légitime. Le royaume du père est, à sa mort, partagé également entre ses fils. Le royaume fut donc pendant plusieurs siècles, divisé en différents petits royaumes, puis regroupé par la guerre. A cette époque, le royaume est séparé entre Neustrie, Austrasie et Bourgogne.

La Neustrie est la partie Ouest de la France, sans la Bretagne (encore indépendante). Brocéliande se trouverait alors à la limite entre Bretagne et Neustrie.
L'Austrasie est une partie de ce qui deviendra l'Allemagne, à laquelle on rajoute l'Auvergne et le sud de la Provence. Ce royaume est véritablement fragmenté et morcelé par les autres.
La Bourgogne est au sud de l'Austrasie.

Clotaire II, fils de Chilpéric I, est couronné roi de Neustrie en 584. En 612, il récupère l'Austrasie après l'assassinat de Théodebert II orchestré par Brunehilde, régente de Bourgogne.

La suite au prochain épisode...

Brunulf

- Vous osez revenir les mains vides, hurla le capitaine !
Derrière lui les flammes léchaient ce qu'il restait des murs d'un village à l'abandon, et seul l'ombre des quelques dragons, survolants les vestiges, semblait obscurcir ce tableau flamboyant. Les six guerriers se tenaient bien droits et attendaient piteusement les reproches de leur chef.
- Il fallait juste tuer deux enfants. J'envoie six soldats, et une meute de chiens, et tout ce que vous me ramenez, ce sont des excuses! Vous pensez que le seigneur Brunulf ce contentera de cela!
A l'évocation de ce nom, les dragons se posèrent à proximité des hommes qui se mirent à trembler sans sembler pouvoir s'arrêter. Après quelques instants, l'un put prendre courage et s'avança, avant de s'incliner :
- Mais nous ne sommes pas de taille pour affronter une Amazone.
- Une Amazone, dans la forêt. Il est vrai que six raclures telles que vous ne pouviez rien faire. Elle aurait donc récupéré les deux enfants.
- Pas exactement, mon Capitaine, intervint un autre d'une voix tremblotante. Il se trouve que le garçon n'a pas été sauvé par cette Amazone.
- Mais alors où est sa tête, hurla l'officier, de rage ?
- Eh bien, lui est sous la protection de la forêt.
- Sous la... Et puis quoi encore ? Il commanderait aux armées de guêpes ?
- Cela est vrai! Une dryade me l'a dit!
- Un esprit des bois s'est montré, s'exclama l'homme incrédule. Retournez à vos tentes, cria-t-il aux hommes. Le Seigneur décidera de votre sort à notre arrivée au château. Je dois le prévenir, murmura-t-il comme pour lui même.
Le chef des troupes rentra dans un logis en feu, ordonnant à ses soldats de s'éloigner. Il s'approcha des flammes et s'agenouilla devant elles.
- Seigneur Brunulf! Entend mon appel et répond à ton serviteur.
A ces mots, le vent se mit à souffler dans la hutte, et les flammes tourbillonnèrent avant qu'un visage apparaisse entre elles. Une voix grave et profonde s'éleva alors :
- Qu'y a-t-il ?
- L'homme est mort, mais les enfants nous ont échappé. Ils sont sous la protection des Scythes et des Bois.
- Au diable les mômes rugit la voix. Ils ne pourront se terrer indéfiniment, et ils mourront au moment où ils sortiront de ces bois. Rentrez au château aussi vite que possible. Clotaire ne doit se douter de rien en ce moment. Il obtient le trône d'Austrasie, et sera bientôt fait roi des francs, comme selon mon plan.
- Bien Seigneur, murmura l'homme en s'inclinant.
Dès que le visage eut disparu, il sortit de la tente et ordonna le retrait des troupes.

19 août 2008

Mars

-Mars, êtes-vous là, s'éleva la voix claire de la reine dryade ?
Elle se tenait devant la porte d'une cabane, perdue au beau milieu de la forêt. Avec un grincement sourd, le battant s'ouvrit pour laisser passé un homme d'une trentaine d'année, les cheveux mi-longs, et la barbe bien rasée. Il poussa un soupir en voyant la dame.
- Votre Majesté! Que me vaut le plaisir de votre visite ? Je sais que le temps n'est pas le même pour nous, humains, que pour bon nombre d'êtres féériques, mais cela fait tout de même trois ans depuis votre dernière visite.
- Point d'instant à consacrer aux reproches et excuses, s'exclama-t-elle en lui montrant l'enfant, étendu dans ses bras.
- Jillian, s'écria l'homme. Mais que s'est-il passé ?
- Le moment est venu, répondit la reine en désignant de la tête un vieux manuscrit qui trônait sur une étagère derrière le guerrier.
- Mais...
- Pas le temps, quelqu'un vient. Je retourne dans mon royaume, dit-elle avant de disparaître entre les arbres.
Mars secoua la tête et attendit l'arrivée du visiteur annoncé. La dryade lui semblait toujours aussi énigmatique, et ce qu'elle lui annonçait le faisait frémir, car il entrevoyait la noirceur du futur. Il savait pouvoir réagir, mais il plaignait l'enfant, encore trop jeune pour comprendre les luttes faisant rages autour de lui. Alors qu'il était perdu dans ses pensées, il perçut un frémissement derrière et se retourna avant de s'exclamer :
- Shaen! Mais vous vous êtes passée le mot ou quoi?
- Qui a-t-il ?
- Je viens de croiser une vieille connaissance dont je n'avais plus de nouvelle, et maintenant, c'est à ton tour de te montrer!
- J'avais une mission en Neustrie et j'avais décidé de passer te saluer. Mais j'ai rencontrer quelques idiots en chemin, et je me retrouve avec une fillette sur les bras.
- C'est Eliane! On vient justement de m'apporter son frère. Ils ont du fuir depuis leur village, à dix bornes d'ici!
- Dix bornes! Intéressant! Je crois avoir trouvé une nouvelle recrue. Ne t'inquiètes pas, dit-elle en voyant l'air sombre de Mars. Je resterais ici quelques temps avant de rentrez au Caucase, et elle aura le temps de dire au revoir à son frère.
- Tu devras lui demander son avis !
- Et elle ne dira pas non!

La reine

Le soldat avait vaguement entendu les cris de ses compagnons, mais il ne s'en souciait pas. Il avait suivi un chien qui s'était éloigné de la piste principale et avait trouvé la cachette du garçon. Il ne tirait aucune gloire de ce qu'il avait à faire, mais il respecterait les ordres. Comme leur père, les enfants, et surtout le garçon, devaient mourir.
Le chien continua à aboyer, sans pour autant s'approcher des ronces qui protégeaient l'enfant de ses crocs. L'homme donna un rapide coup dans le flan du chien, puis entreprit de tailler l'arbuste épineux. Il leva ensuite son épée au dessus de sa tête, et donna un coup vif sans tuer l'enfant. Mais une branche bloqua son attaque.
Persuadé d'avoir pourtant dégagé le passage, il brisa la branche et la jeta avec négligence derrière lui. Alors qu'il allait assené un second coup à l'attention du petit, le tronc d'un arbre proche bougea et se mit entre lui et l'enfant. Effrayé, le guerrier tenta de reculer, mais il remarqua que les ronces lui ligotaient les jambes, et qu'à chaque mouvement, leurs épines s'enfonçaient dans sa chair.
Il parvint néanmoins à se libérer et se retourner pour se retrouver... face à une femme magnifique. Dans la sombre forêt, elle semblait illuminée d'une aura impérieuse. Elle semblait vêtue de végétations et sa longue chevelure verte ondulait au gré d'une brise inexistence.
- Cette enfant est sous la protection des dryades. Quiconque viendra dans la forêt de Brocéliande avec l'intention de lui faire du mal deviendra notre ennemi et se verra maudit par les plantes!
Sa voix semblait résonner de tous les recoins de la forêt et son regard sombre inspectait l'homme pitoyable qui s'affala au sol en posture de soumission.
- Pitié, grande reine des bois, se plaignit l'homme d'une voix mal assurée. Je ne veux de mal à personne. Je ne faisais qu'obéir aux ordres du Seigneur Brunulf. Ne me maudissez pas! Pitié!
- Je t'accorde mon pardon aujourd'hui, mais tu es désormais banni de Brocéliande. Au premier au-delà de l'orée de la forêt que tu feras dorénavant, tu seras maudit!
A peine la reine des dryades avait-elle fini de parler que l'homme s'enfuit sans demander son reste. Elle prit l'enfant dans ses bras, et se mettant en marche, lui murmura.
- Dors Jillian, repose-toi, tu es en sécurité dans ma forêt. Je t'emmène chez un ami qui s'occupera de toi.

Fuite

Jillian se raccroche désespérément à la main de sa sœur. La sombre forêt l'entoure, mais ce qui l'effraie vraiment ce sont les aboiements hargneux des meutes de chiens et le martèlement sourd des sabots des cavaliers. Il ne comprend pas pourquoi il doit fuir, mais il le fait. Suivant les conseils de leur défunt père, Eliane l'a emmené dans la grande forêt qu'on raconte maudite. Lui la trouve plutôt magnifique, mais une telle course est difficile pour un enfant de cinq ans.
Sa sœur le remarque et ralentit. Elle n'est guère plus âgée, mais elle sait pouvoir tenir plus longtemps que son cadet. Elle trouve un recoin sombre au creux d'un arbre où elle le laisse, lui faisant promettre de ne pas faire de bruit, et d'attendre qu'on vienne le chercher. Puis elle repart sans une regard dans la course folle à travers les bois, attirant les chasseurs vers elle.
Elle court longtemps, mais à chaque foulée, à chaque instant, elle entend les hurlements terrifiants s'amplifier. Alors qu'elle fatigue et qu'elle pense abandonner, elle arrive dans une petite clairière. Devant un feu se trouve une silhouette fine, mais qui dégage une forte puissance. La personne se lève, et Eliane voit une jeune et belle femme apparaître à la lueur chancelante du feu.
- Que se passe-t-il, petite fille, demande l'inconnue ?
Eliane tente de répondre, d'expliquer que des cavaliers arrivent et risquent de les tuer toutes les deux, mais son souffle est court et ses paroles se perdent au plus profond de sa gorge. Et avant que l'étrangère ne puisse esquisser un mouvement, les fourrés s'écartent et laissent passer cinq soldats et une demi-douzaine de chiens. Mais alors que ceux-ci commencent à japper, la femme se relève et leur lance un regard. Glapissant de terreur, les bêtes se réfugient derrière les chevaux, qui eux-mêmes s'ébrouent et cabrent.
D'un geste, les guerriers descendent et se retrouvent face à l'étrangère, les épées au clair.
- C'était donc vous, la raison de cet affolement. Cinq soldats, avec des chevaux, armés jusqu'aux dents, pour pourchasser une petite fille. Quel est donc ce pays ?
- Eloigne-toi, sorcière, si tu tiens à la vie, grogne l'un des soudards. Tu ne nous intéresses pas!
- Peut-être, mais je dois vous préciser quelques petites choses. Premièrement, je ne suis certes pas une sorcière, où vous seriez déjà tous mort! Je venais juste rendre visite à un ami par ici, et je ne suis pas du genre à tuer de loin. Je préfère me servir d'une bonne épée.
Elle jette une rapide coup d'œil dédaigneux aux armes des attaquants.
- Je ne parle bien sûr pas de ces bouts de ferraille que vous portez avec vantardise, dit-elle en se baissant pour attraper la poignée de son arme, mais d'une chose qui cause de véritables dégâts.
Elle soulève l'immense morceau de métal qui fait presque sa taille, et d'un rapide coup, sort du jeu un premier soldat. Elle saute et virevolte malgré le poids de son arme, et en quelques instants, les guerriers se retrouvent au sol, contusionnés, et effrayés.
- J'espère que vous ne songerez plus à contrarier une Amazone, leur dit-elle avant qu'ils ne s'enfuient sans demander leur reste.
La guerrière se retourne et sourit, remarquant que malgré le tumulte ambiant, la petite fille s'est endormie, épuisée.

18 août 2008

Historic-fantasy

Cette histoire d'héroïc-fantasy tient en grande partie compte de certains faits historiques, même si elle en laisse sûrement de nombreux autres de côtés. Les faits ne sont pas tirés de légendes où d'épopées antiques, mais proviennent pour la majeure partie de diverses encyclopédies, en livres ou sur internet.
Je souhaite bien sûr un agréable moment à tout ceux qui viendront admirer ma prose, en espérant que cette aventure vous plaira.

Au commencement vint la destruction...

Elie se tourne et regarde autour d'elle. Le calme de l'instant précédant s'est rapidement changé en tumulte. Elle attrape la main de son petit frère et commence à courir. Elle sait ce qu'il faut faire dans ce cas. Les sirènes ont hurlé une fois de plus, et de nouveau elle doit se presser. Sa vie se résume à cela : quelques rapides rayons de soleil avant la course effrénée parmi les ruines et les autres fuyards pour atteindre l'abri familial.
Ses parents arrivent très rapidement et quelques instants après, alors que de nouveau, les bombes pleuvent sur les tristes restes de la ville, ils sont en sécurité, tous les cinq, avec son grand-père.
- Maman, demande-t-elle, pourquoi vivons-nous ici alors que les autres réfugiés sont à l'abri communal ?
Alors qu'elle interroge sa mère, elle sent l'étreinte craintive de son cadet, qui tremble au bruit des bombes.
- Notre famille, lui explique-t-on alors, a du faire face à de nombreuses menaces, et s'est alors protégé comme elle a pu. C'est pour cela que nous possédons notre propre abri.
- Mais pourquoi, questionne une nouvelle fois Elie, pourquoi notre famille est-elle différente de celle des autres enfants?
- Je pense qu'il est temps de te raconter l'Histoire. Cette Histoire commence il y a bien longtemps.
- Quand papy était petit, demande ingénument son petit frère?
- Les grand-parents des grand-parents de papy n'était pas encore nés, répond avec douceur la mère. A cette époque, il y avait encore esprits et monstres, elfes et dragons, guerriers sans peur et surtout, il y avait des magiciens.
- Comme celui du cirque?
- Bien plus étonnant! Ils domptaient des tigres de flammes, d'un geste faisaient trembler la terre, et d'un regard ils secouaient le ciel. Mais cette histoire commence avec deux enfants, une fille, Eliane, et son jeune frère, Jillian. Voici l'histoire qui se transmet depuis plusieurs dizaines de générations dans notre famille...