26 août 2008

La garde impériale

L'enfant courut et atteint le poste de garde. Trois hommes se trouvaient à l'intérieur et jouaient aux dés. Ils se tournèrent au moment où le garçon franchit la porte. L'un d'eux se leva et s'approcha.
- Que fais-tu ici gamin? Ce n'est pas un endroit où s'amuser!
- Mon amie... est en danger, parvint-il à articuler, essoufflé. Dans une ruelle, un homme nous a attaqué, et elle est resté là-bas.
L'homme voulut parler, mais il entendit une voix derrière lui. Son officier entra dans le poste.
- On ne va pas déranger la garde pour une gamine des rues. Nous avons d'autres chats à fouetter, gamin. Va plutôt au temple, va prier pour qu'elle s'en sorte sans trop de mal.
L'homme éclata de rire. L'enfant remarqua rapidement la répulsion qu'éprouvaient les soldats pour cet arriviste, mais il nota également qu'aucun d'eux ne se rebellerait contre l'autorité de l'officier véreux. Il hésita un instant, mais prit la parole.
- Mon amie n'est pas une fille des rues! Elle habite au palais. Si vous n'intervenez pas, l'intendant le saura rapidement, puis toute la cour! Vous pourrez dire 'au revoir' à vos espoirs de carrière! Par contre, si vous l'aidez, vous pourrez avoir un allié au palais, qui placera votre nom dans l'oreille des gens influents!
L'homme rougit de s'être ainsi fait remettre en place par le gamin, mais bien qu'insupportable et orgueilleux, il reconnut la justesse des propos de l'enfant. Il tourna sa colère vers ses soldats et leur ordonna durement de se préparer et de se mettre en route.
L'enfant était inquiet pour son amie, et il donna tout ce qu'il lui resta de forces pour guider la garde. Il arriva enfin dans la ruelle, mais il s'arrêta net devant le spectacle qui s'offrit à lui. Les gardes, remarquant son étonnement, pressèrent le pas, et furent également stupéfaits.
Un homme, musclé et le corps couvert de cicatrices, gisait au sol, ligoté de façon à ne plus pouvoir bouger la moindre parcelle de son corps. Et Lenlen se tenait tranquillement assise dessus. Elle sourit en voyant son ami.
- T'en as mis du temps! J'ai même pu faire la sieste!
Les gardes s'approchèrent, et ramassèrent l'homme. La petite fille voulut parler, mais l'officier la devança.
- Mettez cet homme aux fers! La prison pour un mois lui fera réfléchir à ses actes, la prochaine fois qu'il s'attaquera à nos enfants. Mais qui l'a donc arrangé de la sorte ?
Les hommes avancèrent, mais la voix de Lenlen les arrêta.
- Cet homme doit être conduit aux geôles du palais pour être interrogé.
- Et pourquoi cela, fillette, rétorqua l'officier.
- Peut-être parce qu'il est impliqué dans un complot visant à tuer l'empereur, répondit-elle avec un rien d'ironie.
- Et tu es la seule à l'avoir entendu, cela, bien sûr ?
- Oui.
- Les enfants ont trop d'imagination! Allons-y.
- Je vous ordonne de le mener au palais, l'interrompit-elle.
- Tu m'ordonnes, s'exclama-t-il coléreux! Qui es-tu pour m'ordonner ...
Lenlen ne le laissa pas finir sa phrase. Un rapide coup de pied balaya les jambes de l'homme qui se retrouva à terre. Et avant qu'il ne repique une crise, elle sortit de sa tunique une amulette qu'elle lui mit sous le nez. L'homme se tut et blanchit.
- Tu sais ce que c'est ? Alors fais-le!
Tous les soldats avaient reculés d'un pas, comme pris d'effroi. Et alors que le convoi se remit en marche, vers le palais, le jeune garçon s'approcha de son amie et lui demanda :
- Qu'est-ce que c'était ? Pour leur faire peur comme cela.
- C'est l'insigne de mon rang, répondit-elle, presque honteusement.
- Qu'est-ce que ça veut dire? Tu es une princesse, demanda-t-il, une lueur dans les yeux.
- Non, dit-elle en souriant, ce n'est pas ça! Je fais partie de la garde impériale.
- La garde impériale ? Mais tu n'es qu'une enfant!
- Dès sa naissance, un membre de mon peuple fait partie de la garde impériale.
- Ton peuple, demanda l'enfant, soupçonneux? Quel peuple, murmura-t-il en s'éloignant un peu de la fille ?
Lenlen connaissait cette réaction, et elle en fut chagrinée. Elle allait perdre ses quelques amis, mais son devoir devait passer avant tout. Elle sourit pour cacher sa tristesse.
- Le peuple de l'ombre. Mais ne t'en fais pas, reprit-elle avant que l'autre ne puisse dire quoi que ce soit. Je vais devoir reprendre mon entraînement, et vous n'entendrez plus parler de moi.
Et alors que le cortège avançait vers le palais, elle disparut dans un nuage de fumée, laissant celui qui avait été son ami plongé dans ses pensées.

1 commentaire:

raf a dit…

Excellent, j'adore vraiment ce passage, avec lelen ki fait partie de la garde imperiale. super cool. c pas pratike pour poster des coms, mais fo ktu fasses un peu de pub ds dotres blog
a plus frerot