24 août 2008

Empoisonnés

- Mes princes, le repas est servi.
La servante était inclinée à l'entrée de la pièce et attendait le bon vouloir des deux enfants. Caribert laissa, comme à son habitude, son grand frère s'occuper de toutes les relations. Dagobert se lèva et plia les documents qu'il étudiait.
- Nous arrivons dans l'instant. Vous pouvez nous laisser.
Il se pencha ensuite vers le travail de son frère et lui indiqua quelques erreurs.
- Mais c'est trop difficile, se plaint le jeune garçon.
- C'est toi qui a voulu étudier le même document que moi! Tu sais à peine lire, alors les édits et traités diplomatiques sont encore trop difficiles pour toi.
- Mais pourquoi tu lis ces documents les rares moments où nos précepteurs nous laissent tranquilles.
- Ce sera à nous, dans quelques années, de gouverner ce royaume, petit frère. C'est pour cela qu'il nous faut le connaître le mieux possible! Allez, viens et arrête de discuter, nous sommes attendus.
Ils arrivèrent dans la grande pièce. Les imposantes voûtes en pierre maintenaient un air frais dans la pièce, alors qu'une chaleur imposante régnait à l'extérieur. Un table grande, trop grande pour juste deux enfants, trônait au centre. Ils s'en approchèrent et se placèrent. En un instant, deux servantes surgirent et installèrent devant eux d'imposantes tranches de pains, pour leur servir de récipient. Ensuite, un groupe de serviteurs arriva avec la viande et servirent les deux princes.
Caribert avala goulûment les premiers morceaux qui arrivèrent près de sa bouche, alors que Dagobert mangeait plus calmement, et faisait attention au moindre mot des serviteurs. En effet, les tablées étaient d'ordinaire si bruyantes qu'ils pouvaient parler sans se faire remarquer. L'aîné avait vite tirer profit de cette information pour recueillir les rumeurs du palais.
Soudain, il remarqua un mouvement anormal. Il se tourna rapidement et remarqua qu'un grand nombre des hommes autour d'eux s'affaissaient. Et le seconde suivante, son frère tomba à son tour. Il s'approcha de lui, effrayé, et remarqua qu'il se tordait de douleur. Il ressentit lui-même une douleur importante, mais il savait ce qui arriverait si personne ne réagissait. Et il était le seul dans la salle à encore pouvoir bouger.
Il se pressa, autant qu'il put dans le palais, et arriva tant bien que mal devant la chambre du médecin royal. Il n'avait rencontré personne et s'étonna que la demeure fut vide. Il craignit un instant que le médecin ne soit lui aussi absent, mais il fut soulagé de le voir sortir rapidement, et le soutenir, l'air inquiet.
- Dans... dans la salle... des banquets,... Sauvez m... mon frère, fut tout ce qu'il put murmurer avant de sombrer sous la douleur.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

L'interruption brusque du récit en Neustrie, laisse planer un certain suspens qui à priori n'aurait pas lieu d'être car il semble évident que Brunhulf a empoisonné la cour. Et pourtant, il plane comme un espèce de doute face à l'évidence, et la soudaine rupture du récit laisse les questions en suspent, nous procurant par là le plaisir de fantasmer sur les diverses explications et possiblités de dévelopement. Et de nouvelles questions : quel rapport avec l'histoire ? Qui sont les Dragons ?
Je persiste cependant à contester la narration au présent qui ôte toute possibilité d'utiliser le présent de narration, outil indispensable, à mon avis, dans ce genre de récit.