19 août 2008

La reine

Le soldat avait vaguement entendu les cris de ses compagnons, mais il ne s'en souciait pas. Il avait suivi un chien qui s'était éloigné de la piste principale et avait trouvé la cachette du garçon. Il ne tirait aucune gloire de ce qu'il avait à faire, mais il respecterait les ordres. Comme leur père, les enfants, et surtout le garçon, devaient mourir.
Le chien continua à aboyer, sans pour autant s'approcher des ronces qui protégeaient l'enfant de ses crocs. L'homme donna un rapide coup dans le flan du chien, puis entreprit de tailler l'arbuste épineux. Il leva ensuite son épée au dessus de sa tête, et donna un coup vif sans tuer l'enfant. Mais une branche bloqua son attaque.
Persuadé d'avoir pourtant dégagé le passage, il brisa la branche et la jeta avec négligence derrière lui. Alors qu'il allait assené un second coup à l'attention du petit, le tronc d'un arbre proche bougea et se mit entre lui et l'enfant. Effrayé, le guerrier tenta de reculer, mais il remarqua que les ronces lui ligotaient les jambes, et qu'à chaque mouvement, leurs épines s'enfonçaient dans sa chair.
Il parvint néanmoins à se libérer et se retourner pour se retrouver... face à une femme magnifique. Dans la sombre forêt, elle semblait illuminée d'une aura impérieuse. Elle semblait vêtue de végétations et sa longue chevelure verte ondulait au gré d'une brise inexistence.
- Cette enfant est sous la protection des dryades. Quiconque viendra dans la forêt de Brocéliande avec l'intention de lui faire du mal deviendra notre ennemi et se verra maudit par les plantes!
Sa voix semblait résonner de tous les recoins de la forêt et son regard sombre inspectait l'homme pitoyable qui s'affala au sol en posture de soumission.
- Pitié, grande reine des bois, se plaignit l'homme d'une voix mal assurée. Je ne veux de mal à personne. Je ne faisais qu'obéir aux ordres du Seigneur Brunulf. Ne me maudissez pas! Pitié!
- Je t'accorde mon pardon aujourd'hui, mais tu es désormais banni de Brocéliande. Au premier au-delà de l'orée de la forêt que tu feras dorénavant, tu seras maudit!
A peine la reine des dryades avait-elle fini de parler que l'homme s'enfuit sans demander son reste. Elle prit l'enfant dans ses bras, et se mettant en marche, lui murmura.
- Dors Jillian, repose-toi, tu es en sécurité dans ma forêt. Je t'emmène chez un ami qui s'occupera de toi.

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