23 octobre 2008

Qi Lin, le clan des sages

Les dagues glissèrent des mains de la jeune fille, et elle manqua de s'agenouiller devant l'homme. Elle se rappela cependant qu'elle était aux ordres de l'empereur, et parvint à garder la tête haute.
- Le Xuan Wu a toujours été le plus têtu des quatre clans protecteurs.
- Pourquoi... pourquoi faites-vous cela? Vous avez également juré fidélité à l'empereur!
- Ce n'est pas exact. D'ailleurs, tu ne l'as pas vraiment fait non plus.
- C'est mon devoir, répondit vigoureusement la petite fille.
- Non! Les cinq clans ont accepté de ce soumettre à l'autorité impériale pour pouvoir préserver la paix en Chine. Tant que le pays était bien mené, nous obéissions avec joie. Mais le Pouvoir opprime maintenant le peuple. Tu as vu comme les paysans sont constamment éreinté. Et en plus de leur voler ses ressources, l'empereur les fait mourir sur les chantiers de la Muraille. Est-ce cela la justice ?
- Pourquoi avez-vous trahi? Vous étiez un conseiller. Vous deviez montrer ses erreurs à notre empereur. C'est aussi votre faute!
- Oui, c'est vrai! Je n'ai pas réussi à lui faire ouvrir les yeux. C'est pourquoi je dois rétablir la justice en ce pays, même si cela me coûte ma vie et mon âme. Et je pourrais aussi sauver vos quatres clans.
- Sauver? De quoi?
- De moins en moins de membres apparaissent dans chacun des clans! C'est la preuve que les choses vont mal. Les membres de la Licorne Jaune proviennent du peuple, donc il ne s'éteindra pas, mais les capacités du Tigre Blanc, de l'Oiseau de Feu, du Dragon Azur, et aussi de la Tortue Noire se transmettent par le sang. Et ils ne doivent pas disparaître. Plutôt que de soutenir celui qui assassine ton propre peuple, viens te battre à nos côtés.
L'homme avança et lui tendit une main accueillante. Depuis toujours, les membres des quatre autres clans obéissaient aux ordres du Qi Lin, et il fut extrêmement dur pour la jeune fille de conserver sa volonté. Mais puisant dans ses dernières forces, elle courut jusqu'au bord de la muraille et sauta dans le vide, au-dessus du camp de l'empereur. Elle sortit une pièce de tissu qu'elle accrocha à ses poignets et à ses pieds et, tendant son corps, elle ralenti sa chute pour planer vers la tente de son seigneur. Elle ne put adresser qu'une dernière parole à l'homme qui était resté sur le chemin de ronde.
- Je ne me battrai pas contre ma famille. Je ferai ce que je pourrai pour le peuple, mais je ne me parjurerais jamais.
L'homme sourit et murmura au vent.
- C'est la voie du Xuan Wu, mais un jour, ce sera ton empereur qui te trahira.

22 octobre 2008

Astuce

Les soldats poussèrent des cris de joie, mais leur chef les arrêta vite.
- C'est trop simple! Quelque chose est anormal.
Ses hommes se retournèrent vers lui, interloqués.
- Mais, elle est tombée! Elle est donc morte!
- Une petite fille serait morte, mais c'est une membre du clan des ombres. Elle sait disparaître de la vue des gens avec une facilité déconcertante. Il se peut... Non, il est sûr qu'elle possède d'autres capacités. Je ne croirais à sa mort qu'au moment au j'aurais vu son corps inanimé. Je descend avec cinq d'entre vous. Les autres, restez ici et demandez des renforts si vous la voyez escalader la muraille à nouveau.
- Mais on ne peut pas..., commença un soldat.
- Le Xuan Wu le peut, le coupa le guerrier du Tigre Blanc.
Ils se plièrent aux ordres, et bientôt le groupe se sépara en deux. Quelques-uns restaient à l'aplomb du vide, portant un regard craintif sur les ombres mouvantes . Et aucun d'entre eux n'aperçut la petite silhouette furtive qui passa derrière eux, et poursuivit sa route.
Au moment de tomber, Lenlen avait saisi l'extrémité de son grappin. Profitant du moment d'émoi, du à sa disparition lors de sa chute, elle avait envoyé son instrument se loger à proximité de la tour de garde. Elle avait attendu un instant, puis avait profité des vivats pour grimper lestement les quelques mètres qui la séparait du chemin de ronde. Puis elle s'était glissée dans un recoin sombre, et avait attendu, invisible aux yeux de tous, de le guerrier du Bai Hu, le Tigre Blanc, s'éloigne.
Maintenant, elle courrait sur la muraille pour atteindre son but. Deux raisons la poussait à se dépêcher : premièrement, la nuit lui offrait un abri idéale pour ses déplacements, mais celle-ci commençait à faner sous les premières lueurs de l'aube, et deuxièmement, elle savait pertinemment que son stratagème ne retiendrait les soldats que peu de temps, et elle devait en profiter pour s'éloigner le plus possible d'eux.
Ne rencontrant que peu d'obstacles, elle arriva rapidement au niveau du camp de l'Empereur. Il ne lui restait plus qu'à descendre de la muraille. Mais en s'approchant, elle aperçut un homme, de dos. Elle voulut l'éviter, mais il se retourna vers elle, un sourire sur le visage. Il avait une quarantaine d'années, et semblait dégager une aura de quiétude. Lenlen réagit instinctivement et sortit ses deux dagues.
- Je ne tiens pas à me battre contre toi, lui dit l'homme. Je veux juste te parler.
- Et de quoi, répliqua-t-elle sur la défensive, tentant d'évaluer le danger que pouvait représenter ce personnage.
- Allons petite, baisse donc ces armes. Je suis peut-être un guerrier assez doué, mais je ne pense pas être plus à même de te battre qu'un membre du Bai Hu.
- Qui êtes-vous, alors?
- Je suis l'instigateur de cette révolte, le Général Li Yuan, membre du Qi Lin, La Licorne Jaune, aussi appelé clan des sages.

21 octobre 2008

La Tortue et le Tigre

Une seconde s'écoula. Puis une autre. Ceci continua jusqu'à former une minute. Puis une autre. Aucun des deux guerriers ne bougeait. La jeune ombre savait que son adversaire profiterait de celui-ci pour la trancher, et de l'autre côté, l'homme jugeait la distance les séparant encore trop importante pour pouvoir la vaincre sans exposer plus que nécessaire ses points vitaux. L'air semblait se cristalliser entre les deux, mais l'épéiste le brisa d'une parole :
- Si tu attends trop longtemps, les gardes vont revenir! Et même si leur force est insignifiante, elle sera suffisante pour m'obtenir une ouverture.
Lenlen sourit et jeta une rapide coup d'œil vers le ciel. Mais il fut si bref que son adversaire ne put en profiter. L'attente se prolongea encore un peu. Bientôt, ils purent entendre les paroles de quelques gardes qui approchaient. Le guerrier sourit, prévoyant une prochaine victoire, mais il déchanta vite.
- Enfin, s'exclama la petite fille! J'ai du l'attendre.
Et il réalisa que son acuité visuelle baissait soudainement. Un nuage s'était interposé entre eux et la lune. Et autour de la petite fille, les ténèbres s'ouvrirent et la happèrent. L'homme s'éleva dans les airs à la suite d'un coup de pied puissant qu'il reçut dans le ventre. Mais, faisant fi de la douleur, il sabra l'endroit d'où il avait senti venir l'attaque. Il ne put trancher que le vide.
- Où vises-tu donc?
Il se retourna et aperçut la petite fille en haut de la tour de garde. Un insolent sourire était gravé sur ses lèvres.
- Ah la garde, s'exclama l'homme!
- Tu fais appel à la garde, s'étonna Lenlen ?
- J'ai des ordres! J'aurais préféré te tuer, moi-même, mais il est plus important de t'empêcher d'atteindre ton but!
- Et comment le pourront-ils?
- Leurs torches me permettront de t'empêcher de franchir cette ligne, expliqua-t-il en montrant au sol un trait imaginaire. Si je peux te voir, je regagne l'avantage, mais seulement à proximité des torches!
- C'est problématique!
- Et si tu tentes de passer maintenant, je te découpe!
- Peux-tu réussir, demanda-t-elle avant de disparaître.
Elle s'élança vers le guerrier, mais le sabre se dirigea directement vers elle. Elle l'évita de justesse, et la lame n'entama que ses vêtements. Elle ne prit aucun temps de réflexion avant de rejoindre en deux bonds son perchoir, en hauteur et à l'abri des coups.
-Comment, s'interrogea-t-elle incrédule?
- Quand tu as sauté de là-haut pour passer, j'ai pu entendre ton point d'impact. Pressée comme tu l'étais, tu n'as pas tenté de faire un détour, et j'ai donc pu juger de la direction de l'attaque.
Et Lenlen remarqua qu'il était trop tard pour essayer de nouveau. les gardes étaient arrivés avec les torches.
- Qu'y a-t-il?
- Là-bas, répondit l'homme du Tigre Blanc en montrant le haut de la tour.
Les soldats plissèrent les yeux pour voir ce qu'on leur montrait. Lenlen ne tentant pas de disparaître à leur vue, ils finirent par l'apercevoir.
- Mais c'est une gamine, s'exclama un des gardes!
- Elle fait partie du Xuan Wu, donna l'épéiste en guise de toute réponse.
A ces mots, plusieurs soldats frissonnèrent. Le Xuan Wu était des cinq le clan le plus redouté. Tous étaient extrêmement dangereux, mais l'invisibilité du clan des ombres en faisait un ennemi inconnu, duquel on ne sait quoi attendre. Alors que les autres clans étaient vus avec respect par le peuple, le Xuan Wu était sa peur la plus profonde.
Lenlen se dirigea vers eux lentement, comme si elle n'avait rein à craindre. Seule la présence du membre du Bai Hu, du Tigre Blanc, permettait aux soldats de ne pas fuir. Au moment où elle franchit la ligne, le sabre revint à l'attaque. Elle évita les coups, mais fut contrainte de céder du terrain. Petit à petit, elle approcha du bord de la Muraille, et dès qu'elle fut à côté, elle se jeta en arrière. Les soldats se précipitèrent au bord et la virent disparaître parmi les ombres de la Muraille.
- Elle est morte! Le Xuan Wu a été vaincu, s'exclama un soldat.

20 octobre 2008

Le Tigre et la Tortue

Le vent siffla à côté de sa joue, alors qu'elle évitait de quelques millimètres la lame tranchante. La souplesse de la jeune fille lui permettait d'éviter de peu l'épée de son adversaire, mais elle ne pouvait s'approcher de lui, et se retrouvait contrainte de reculer vers le mur. En une minute, elle s'y retrouva collée, et vit l'arme décrire vers elle un arc de cercle acéré.
Attrapant par réflexe des shurikens, elle en envoya trois vers son ennemi, profitant de l'ouverture de sa garde laissée par l'attaque en cours. Mais la trajectoire du sabre changea, pour intercepter en quelques mouvements fluides les trois projectiles, qui tintèrent en tombant à terre. Mais profitant du temps mort, Lenlen se précipita vers l'extérieur, mais sa route lui fut une nouvelle fois bloquée. Et le combat recommença.
Lenlen avait beau être douée, son adversaire ne lui laissa aucune échappatoire, et contenait la plupart de ses techniques de disparitions en l'obligeant à se concentrer sur chaque esquive. Il ne faisait aucun doute qu'elle affrontait l'adversaire le plus coriace de ceux qu'elle avait combattus jusqu'à ce jour. Mais la jeune fille n'était pas du genre à se résigner.
Elle envoya un shuriken, qui fut bloqué sans aucun soucis par l'homme du clan de la lame. Puis elle continua avec un autre, puis un couteau de lancer, et ainsi de suite. Aucun de ses nombreux essais n'aboutit, tous fauchés impitoyablement par la lame mortelle du guerrier. Puis elle envoya un petit morceau de bambou qu'elle avait sur elle.
Une nouvelle fois, l'épée de l'homme s'abattit, mais elle sembla se suspendre un centimètre au-dessus du projectiles, et sans une seule seconde d'hésitation, l'homme se jeta en arrière. Bien lui en prit, car il évita de justesse l'explosion, qui aurait été assez puissante pour le blesser sérieusement. Ses réflexes hors du commun l'avait sauvé. Et sans prendre le temps de souffler, il repartit à l'attaque, reconnaissant une nouvelle fois le danger que représentait un membre, même jeune du clan des ombres.
La jeune fille dut reculer de nouveau devant ses coups sauvages, mais il sentait que les stratagèmes qu'elle pouvait utiliser s'épuisaient. Envisageant la fin prochaine du combat, il redouble de force dans chacune de ses attaques. De nombreuses coupures zébraient le corps de Lenlen, mais aucune n'était assez profonde pour représenter un danger. Puis, au moment de donner le coup final, il félicita sa jeune adversaire :
- Bravo, tu t'es bien battu!
- Ce n'est pas encore fini, répondit-elle avec un sourire.
Au moment où la lame s'abattait, elle se déplaça sur le côté. La torche murale, qu'elle cachait de son corps l'instant précédant, put alors éblouir momentanément le guerrier. Juste assez longtemps pour que la jeune fille puisse lui balayer les jambes, et se précipiter vers l'extérieur. Et à peine avait-elle atteinte la sortie, que l'homme se relevait, maudissant sa propre négligence. Puis il se précipita à sa suite, et la retrouva de hors, sur la muraille.
- Tu es folle de m'avoir attendu! Tu sais bien que tu ne peux me vaincre en face à face!
- Dans un lieu exigu et éclairé, c'est sûr! Mais la nuit, quand j'ai toute la place que je veux, les choses changent légèrement!
Pour toute réponse, le guerrier du Tigre Blanc, le clan de la lame, se remit en garde, concentré sur son adversaire, la jeune fille de la Tortue Noire, le clan des ombres.

18 octobre 2008

La Muraille dans l'ombre et l'Ombre sur la Muraille

Profitant de l'obscurité de la nuit, Lenlen s'approcha de la muraille. Les camps qu'elle traversa ne lui posèrent aucun problème. Les quelques paysans révoltés qui les tenaient ne purent même pas remarquer ses mouvements vifs et discrets. En moins d'une heure, elle arriva enfin près de la Grand muraille. Ne pouvant emprunter la voie d'accès habituelle, elle prit parmi ses multiples instruments de travail de gants. Ils ne protégeaient que peu du froid, mais leur armature en ferraille en faisait des armes redoutables, et les crochets recourbés au bout des bois facilitaient avec certitude l'escalade.
La jeune fille, entraînée depuis l'enfance, n'eut aucun mal à s'élever jusqu'au chemin de ronde. Personne n'eut l'idée de vérifier les parois sombres de la muraille. Mais si quelqu'un l'avait fait, il n'aurait aperçu qu'un faible frémissement parmi les ombres de la nuit. Se soustrayant quand c'était nécessaire à la vision des gardes, la jeune guerrière commença une rapide course le long de la muraille. Pour pouvoir tenter l'escalade, elle avait malgré tout été obligé de s'éloigner et une demi-douzaine de kilomètres environ la séparait de son but.
Elle savait pouvoir couvrir cette distance en une dizaine de minutes, mais les précautions qu'elle devait prendre la ralentirent considérablement. Et la catastrophe se produisit au cinquième poste de garde. Elle se retrouva bloquée à l'intérieur de celui-ci sans pouvoir en sortir pas les quelques soldats qui s'y trouvaient. Elle put se dissimuler, mais ne pouvait tenter de s'enfuir sans se faire repérée. De plus, si elle en tuait un, elle savait que l'alerte serait lancée, ce qu'elle préférait fortement éviter. Et cette indécision quant à la façon d'appréhender le problème fut la cause.
Pendant qu'elle hésitait, un nouvel arrivant pénétra dans la tour. Dès son entrée, Lenlen remarqua qu'il émanait de lui une aura de puissance, bien différente de celle des autres occupants. D'ailleurs, ceux-ci s'agenouillèrent devant lui. Il leur ordonna de reprendre leurs rondes. La jeune ombre, toujours dissimulée, attendit que tous s'en aillent. Bientôt, seul l'homme resta dans la tour, et elle voulut sortir. Avant d'avoir pu mettre un pied dehors, elle sentit un courant d'air et entendit le sifflement de l'épée qui sort du fourreau. Ses deux dague se retrouvèrent en un instant dans ses mains et la protégèrent de la lame tranchante. Le coup fut cependant assez puissant pour l'éjecter dans un coin de la pièce.
- Le Xuan wu est déjà arrivé. Ils sont plus rapides que je ne le pensais, dit l'homme en souriant.
- La Tortue Noire est la carapace de l'empereur. Le clan des ombres se devait d'intervenir.
- Quel dommage d'avoir été remarquée!
- Je n'ai qu'à vous supprimer, répondit d'un air bravache la jeune fille.
- Le Tigre Blanc ne craint pas de faire face à la Tortue. Si le Xuan wu est effectivement très dangereux, le xi fang bai hu excelle dans les faces à faces.
- Vous...
- Je suis un guerrier du clan de la lame, plus puissant groupe d'attaque de l'empire du milieu. Et les crocs du Tigre vont déchirer la chair fragile de la Tortue.
- La carapace de la Tortue laissera les crocs du Tigre se briser sur elle.
L'homme sourit pour toute réponse et tendit son épée devant lui. Malgré ses bravades, Lenlen savait être en danger, face à un guerrier plus puissant et plus expérimenté qu'elle ne l'était.

17 octobre 2008

Nuage de fumée

Le léger bruit la réveilla. Elle avait couru pendant deux journées sans s'arrêter pour arriver en vue de la muraille. La veille au soir, elle avait repéré l'endroit où se trouvait le camp de l'Empereur, puis avait décidé de se reposer avant d'entreprendre la dangereuse approche. Elle avait donc trouvé un arbre, et s'était installée entre les branches.
Elle tendait maintenant l'oreille, et comprit que certains des révoltés patrouillaient en sentinelles. En un bond, elle fut au sol, et elle replaça en un geste l'étoffe qui cachait sa tenue de combat, et ses quelques armes. Elle voulut partir mais un des hommes l'avait aperçu. Elle ne devait pas leur faire connaître ses talents. Personne ne devait savoir que le Xuan wu, le peuple des ombres était arrivé.
- Et toi là!
Lenlen se retourna prudemment, faignant la surprise et la peur.
- Que fais-tu ici, intervint une nouvelle fois la voix masculine?
- Notre convoi a été attaqué, gémit la jeune fille. J'ai tenté de fuir, mais je me suis perdu et je me retrouve ici, la nuit, dans cette effrayante forêt.
L'homme s'avança et fut rejoint par un compagnon. Ils aperçurent les nobles étoffes dont étaient drapée Lenlen, et ils discutèrent un moment avant de sembler être parvenu à un accord.
- Ecoute petite, dit le nouveau venu. Tu possèdes sûrement quelques riches objets, et nous serions ravis de t'aider en échange de ceux-ci.
Lenlen grinça des dents. On trouvait partout des profiteurs. Mais reprenant son rôle, elle s'avança vers eux, un petite boîte de bois entre les mains.
- Bien sûr! Dans ce coffret se trouve un trésor familial. Mais on m'a interdit de l'ouvrir. Si vous accepter de m'aider, je vous donnerais son contenu.
Un sourire carnassier apparut sur le visage d'un des deux, tandis que le second semblait plutôt honteux. Ils prirent cependant le coffret et s'empressèrent de l'ouvrir, ne remarquant pas que la petite fille s'était éloignée de quelques pas. Et à peine le couvercle glissa que la boîte explosa, entourant les deux compères d'un nuage de fumée. Ils n'eurent pas le temps de donner l'alerta que déjà Lenlen avait bondi. De deux coups bien ajustés, elle les envoya au pays des songes. Puis elle se retourna vers la muraille.
- Il est temps d'y aller, murmura-t-elle pour elle-même.

16 octobre 2008

Le clan de la lame

- Sortez de là, nobles gens!
Les six guerriers de l'ombre sortirent calmement de leur véhicule. Un centaine d'hommes armées les encerclaient, et leurs soldats étaient retenus prisonnier.
- Que nous voulez-vous, intervint le plus vieux des six membres du clan?
- Eh bien, nobles gens, intervint maladroitement celui qui se prenait pour le chef des brigands, ce lieu n'est certes pas sûr, et nous vous demandons de rebrousser chemin.
- Ah, ce n'est que cela! J'ai cru que vous vouliez nous détrousser, répondit l'homme avec un brin d'ironie.
- Loin de nous cette idée! Mais la zone de la muraille n'est pas sûre en ce moment. Les disciples du xi fang bai hu tente de remettre de l'ordre là-bas.
L'homme ne comprit pas ce qui lui arriva lorsqu'il fut arraché du sol par une poigne de fer. Les cinq ombres restantes sortirent immédiatement leurs armes au moment où leur ainé interrogeait avec fureur le pauvre voleur apeuré.
- Que fait le clan de la lame là-bas?
-... je... ils...
- Qu'est-ce qu'ils font, répéta-t-il en hurlant?
- Trois des cinq clans ont trahis l'empereur... Les disciples du Tigre Blanc vont mener l'attaque...
- Lenlen, pars tout de suite!
La jeune fille ne se le fit pas dire deux fois et se précipita vers les rangs ennemis. Mais alors qu'ils s'attendaient à un choc, elle disparut devant leurs yeux pour réapparaître à intervalle régulier parmi eux. Puis elle se lança dans la direction de sa mission, ne prêtant aucune attention aux cris apeurés.
- Le Xuan wu est contre nous! La Tortue Noire protège toujours l'empereur.
- Alors comme ça, le Tigre Blanc, l'Oiseau de Feu et le Dragon Azur se seraient rebellés?
- Non, s'écria apeuré le paysan! Pas le Dragon!
- Le Qi lin, s'exclama l'ombre, une légère incrédulité dans la voix! Les sages auraient abandonnés l'Empereur?
- Oui! Ils nous ont dit qu'il n'avait plus la volonté du ciel. Alors que nous mourrions pour construire sa muraille, il perdait sa divinité. Un autre doit prendre sa place.
- Malheureusement pour vous, la carapace de la tortue des ombres n'a pas encore été brisée! Le clan des ombres est toujours au service de son seigneur.
- Pitié, demanda l'homme en tombant au sol! Nous voulons juste vivre dans un monde meilleur.
Le guerrier regarda la face piteuse du paysan un instant et soupira.
- Tu veux un monde meilleur?
- Oui, gémit l'homme d'une toute petite voix.
- Bien. Prends ton épée et tues l'homme à tes côtés. Si tu fais cela, je réfléchirai au traitement que je te réserve.
L'homme releva la tête pour protester, mais le regard de braise du guerrier l'arrêta. Il ramassa son épée au sol, puis hésita un instant, puis baissa piteusement la tête.
- Tuez-moi plutôt! Je ne veux pas être comme ceux que nous combattons, s'exclama-t-il dans un nouveau courage.
- Partez! Tous. Si je revois l'un d'entre vous, j'appliquerai la sentence de haute trahison.
- Pourquoi?
- Parce que je perdrais trop de temps à vous enterrer après avoir dépecé vos corps.
Entendant ces paroles, les plupart des hommes prirent leurs jambes à leur cou. Après une minute, il ne restait plus que le chef de leur troupe qui redemanda :
- Pourquoi ?
- Notre devoir est de protéger l'empereur, mais nous connaissons le prix du sacrifice. Si tu étais un égoïste qui, en parlant de monde meilleur, était près à tuer un de tes camarades pour avoir la vie sauve, ta tête aurait sautée avant que tu en es consciente. Mais nous respectons ceux capables de mourir pour leurs convictions, même quand ce sont nos ennemis.
- C'est tout?
- C'est aussi parce que vous ne représentez aucun danger pour nous, et que vous n'avez pas tenté de prendre nos effets personnels. Maintenant va!
- Encore une chose!
- Quoi donc, s'étonna l'ombre devant le courage grandissant de l'homme?
- Vous devriez essayer d'être moins effrayants de temps en temps! Même vous gardes se sont enfuis tellement ils ont eu peur.
Le guerrier se retourna et remarqua la véracité de ces propos. Il poussa un soupir.

15 octobre 2008

le strict minimum

- Pourquoi doit-on mettre ces horribles frusques, s'exclama Lenlen en réajustant ses vêtements de soie fine. On ne peut rien faire avec.
- Nous devons sortir l'Empereur du piège, intervint son frère. Nous ne manquons pas de temps, mais il est préférable de faire aussi vite que possible, tout en restant bien sûr inaperçus. Se faire passer pour des nobles est la meilleure option pour traverser la Chine incognito.
- Ouais, le seul bon point que j'accorde à ces habits, c'est d'être ample!
- Tu devrais éviter de trop en prendre, ça pourrait paraître suspect, remarqua avec un sourire son aîné.
- Non, je n'ai que le strict minimum, répondit Lenlen, le regard fuyant.
- Une dizaine de couteaux de lancers, autant de shurikens, deux dagues, un sabre court, un grappin, toutes sortes d'explosifs. Et si tu n'as pas d'armes plus lourdes, c'est juste parce que ta petite taille ne te permet pas de les cacher dans tes vêtements.
-...le strict minimum...
Son frère ne répondit que par un unique éclat de rire avant de reprendre la discussion interrompue par les ronchonnades de la fillette.
- Nous sommes six pour cette mission. Lenlen, tu es la plus doué pour la discrétion parmi nous. Tu devras rejoindre le camp de l'Empereur et délivrer les ordres aux généraux de l'armée. Les autres s'occuperont de différents points faibles des ressources ennemies. Lorsque ceux-ci perdront leur calme, nous laisserons l'armée tenter de s'en sortir. Ils se débrouilleront. Nous, nous rejoindront tous pour protéger et ramener le plus rapidement possible notre seigneur à la cité impériale. Vous avez compris?
Ils hochèrent la tête puis se levèrent à l'unisson. Réajustant leurs soieries, et réintégrant leurs rôles de riches personnages, ils retournèrent vers le carrosse, où une petite troupe de soldat attendait.

14 octobre 2008

Bretons

De nouveau, le voici! Arrivant avec sa vaste culture (tirée de nombreuses encyclopédie), et avec une modestie à toute épreuve (mais bien sûr!), le génial Kociteb va dispenser sa connaissance autour de lui. Sujet d'aujourd'hui, les bretons. La petite bataille étant finie, et repartant vers l'Empire du Milieu (la Chine), l'auteur décide de vous montrer que ce conflit, légèrement exagéré, tient tout de même compte de faits réels.

Les bretons résistent-ils encore et toujours à l'envahisseur? Ont-ils conservé le secret de la potion magique? La réponse est non! Le troisième détenteur du secret après le druide bien connu est malheureusement mort d'une indigestion avant d'avoir pu transmettre ses connaissances : il avait mangé trop de gui (à ne surtout pas faire, pour les plus jeunes!)

Mais revenons à ce qui nous concerne, c'est-à-dire l'Histoire avérée et l'envahisseur. Les bretons restent un territoire à part, et ne fait pas parti du royaume franc à cette époque. Cependant, ils furent vaincus et durent verser un tribut aux descendant de Clovis (1er roi franc, si certains ne s'en souviennent pas). Cela ne les empêcha pourtant pas d'attaquer de temps à autre, et de piller au passage, quelques villages. L'attaque pourrait alors très bien avoir eu lieu.
Pour ce qui est de la localisation géographique, la forêt de Brocéliande serait apparemment (adverbe placé ici juste pour souligner la modestie intempestive de l'auteur.) la forêt de Paimpont, située à une trentaine de kilomètres de Rennes. Les bretons sont donc toujours à proximité de leur territoire.

Pour ce qui est du sang bleu, c'est juste un délire total du gars qui écrit ça. Aucun document historique ne montre de telles caractéristiques chez un personnage royal. Mais, sait-on jamais? (Faut pas rêver! Mais n'est-on pas là pour ça?)
Et voilà, encore un complément de connaissance se retrouve distillé en vous, et vous pourrez, dans une soirée, faire étalage de ces quelques faits pour épater vos connaissances! (Ha! Ha! Ha!)

Messager

Les gardes faisaient nonchalamment leurs rondes autour du palais. Aucun d'entre eux ne la vit, installée confortablement dans une zone d'ombre. Elle se dit tout d'abord qu'elle devrait les rappeler à l'ordre, mais avant qu'elle ne mette son plan à exécution, son oreille capta le martèlement sourd d'un cheval lancé au galop. Et en effet, la monture arriva rapidement, son cavalier restant maladroitement en selle. Puis elle ralentit et s'arrêta devant l'immense porte. Les gardes prirent la parole, et l'homme, blessé, voulut argumenter, mais fut repoussé sans ménagement.
Il revint péniblement réitérer sa demande, mais un des gardes du palais le poussa violemment, sans la moindre pitié. Et alors qu'il défaillait et se dirigeait inintentionnellement vers le sol, une poigne de fer le retint. La jeune fille fille fusilla du regard les soldats du palais, qui blêmirent.
- On ne reconnait même plus ses compagnons! Cet homme faisait parti de la garde de voyage de l'empereur, et il revient, visiblement blessé, s'exclama-t-elle en désignant la flèche, qui pointait toujours du dos de l'homme. Pensez-vous que si l'empereur est blessé, les Ombres vous pardonneront d'avoir expulsé le messager!
Les hommes enfoncèrent profondément leur tête dans le sol, tout en se confondant piteusement d'excuses. Mais La jeune guerrière n'en avait déjà plus rien à faire, et conduisait le blessé à l'intérieur du palais, en direction de la salle de conseil du clan des ombres. Malgré son état de fatigue, qui semblait l'avoir immunisé à de nombreuses peurs, la jeune fille put remarquer que l'homme tremblait de tout son corps à l'idée de s'approcher ainsi des gardes impériaux.
- Ne t'inquiète pas, lui dit-elle. Nous voulons juste savoir ce qu'il t'est arrivé. Après, tu seras pris en charge par les médecins du palais.
Puis elle prit son inspiration, et poussa un long sifflement, avant d'entrer dans la salle obscure. L'homme la suivit craintivement, et se retrouva au centre de la salle. Soulagé de n'y voir personne, il respira un peu plus calmement. Mais soudain, une voix sortit des ténèbres.
- Que se passe-t-il Lenlen?
- Cet homme est revenu blessé. J'ai préféré l'amener directement ici.
Le pauvre soldat sentit un regard de braise se poser sur lui, mais il ne savait pas depuis quel direction.
- Tu as bien fait, dit une douce voix féminine. Alors, que t'est-il arrivé, demanda-t-elle au blessé.
- Eh, bien, tenta-t-il d'expliquer en se tournant dans tous les sens, sans savoir vers où il devait s'adresser. Nous avons été attaqué, à notre arrivée aux travaux.
- Rébellion, interrogea la dure voix d'un homme ?
- Oui! Les travailleurs se sont soulevés et l'empereur est pris au piège entre les mécontents et la muraille. Nos troupes le protègent, mais mon capitaine m'a ordonné de prévenir le clan des ombres.
- Combien des nôtres?
- Deux, et deux milles soldats, contre peut-être plus de dix-milles paysans. Nous pourrions les vaincre en guerre normale, mais nous devons protéger l'empereur. Nous ne pouvons faire aucun geste.
- Bien.
L'homme sentit que la tension dans la pièce baissait, et il s'autorisa un coup d'œil dans la pièce. Il ne vit rien. La jeune fille lui toucha l'épaule.
- Venez! Vous avez accompli votre mission. Je vous emmène voir les médecins. Laissez-nous nous occuper du reste.

13 octobre 2008

Bataille

La fuite semblait se dérouler pour le mieux. Mars s'occupait à une vitesse impressionnante des guerriers celtes, et Eliane soutenait tant bien que mal Dagobert. Seulement, les celtes avaient déjà détruit la troupe franque. Il n'y avait pas d'autre survivant. Et quand le petit groupe arriva à une première colline, après laquelle ils pensaient être en sécurité, ils remarquèrent que l'ennemi les y attendaient déjà. En un instant, il se retrouvèrent encerclé. Mars prit la parole.
- Laissez-nous passer!
Pour toute réaction, les bretons éclatèrent de rire.
- Tant pis, murmura-t-il, je les aurais prévenu! Restez ici et reposez-vous, dit-il ensuite en se tournant vers les enfants.
Ils y avaient une quarantaine d'ennemi, et l'homme surnommé 'dieu de la guerre' fit coulisser sa lame hors de son fourreau. Ce geste déclencha la bataille. Les celtes poussèrent leurs cris de guerre et se précipitèrent vers leurs proies. Dont l'une était manifestement bien trop dangereuse pour eux.
Mars s'élança à la rencontre. Trois têtes se détachèrent avant qu'ils aient pu remarquer son attaque. Il se faufila adroitement, avec une sorte de grâce sauvage, au travers de la pluie de coup, et son arme vola et siffla. Tout en finesse, chaque passage de sa lame blessait, ou tuait. Les ennemis se gênaient mutuellement, et Mars en profitait autant que possible. Il arrivait qu'il se glisse à un endroit où le corps d'un celte lui servirait de bouclier, où les bretons se blesseraient entre eux.
En dix minutes de temps, déjà une dizaine d'ennemis gisaient au sol, alors qu'il était encore indemne et semblait même frais et dispos. Et le ballet mortel continua. Malheureusement pour lui, sa lame n'était qu'une lame ordinaire, et elle se brisa au moment où il achevait le ving-sixième ennemi. Eliane retint sa respiration, craignant que cette perte ne soit fatale, mais l'homme était aussi dangereux sans arme qu'avec.
Ses poings volaient vers les articulations ennemis, alors qu'il évitait les attaques. Il fut de temps à autre effleuré, mais ces blessures ne le gênait nullement. Et ainsi, il immobilisa encore une dizaine d'entre eux avant de récupérer une lame sur le corps d'un des leurs. La demi-douzaine de celtes restants hésita. C'était compréhensible: leur troupe venaient d'être vaincu par un homme seul. Mars, remarquant qu'ils avaient perdu toute envie de se battre, rabaissa la pointe de son arme.
- Allez-y! Fuyez loin d'ici, avant que je ne décide de vous étriper.
Alors que le guerrier de génie se retournait vers les enfants, il entendit le bruit des armes qui tombaient au sol et celui des pas rapides et préssés qui s'éloignaient.
- Amenons le dans la forêt, dit-il à Eliane. Quand il sera reposé, il devra repartir.

11 octobre 2008

Eh! Eh! Eh! Cette saleté d'auteur a décidé de vous faire patienter encore un peu! Et c'est pas fini!

La voie de la forêt lui avait été bloquée par une troupe ennemie. Eliane avait donc décidée de rester en ville. Elle s'était cachée avec Dagobert dans une maison, mais cet abri se faisait de moins en moins sûre. Depuis deux heures que les francs résistaient, elle n'avait eu qu'à tuer de temps à autre un ennemi un peu trop hardi. Mais la bataille penchait sans conteste en faveur des bretons, et plus le nombre de soldats francs encore debout était faible, plus les chances d'être découverts augmentait.
- Part! Fuis! Laisse-moi ici, avait tenté de la convaincre un Dagobert encore épuisé par son déchaînement de puissance.
- Pas question, avait-elle répondu du ton qui ne souffrait aucune réplique. Tu m'as sauvé la vie, je ne t'abandonnerais pas!
- Tu m'avais toi-même sauvé avant. Nous sommes quittes!
- Aucune chance! Je n'ai abattu qu'un unique guerrier qui cherchait à te tuer. Toi, tu en as eu quatre! Il me reste donc trois dettes!
- Et tous ceux que tu as vaincu depuis que nous nous cachons ici? Tu ne les comptes pas?
- Bien sûr que non! Ils ne cherchaient pas à t'attaquer! Ils ont profité de voir une jeune fille sans défense pour l'attaquer!
- Sans défense, s'étonna le prince?
- J'exagère un peu, mais c'est sûrement ce qu'ils ont pensé! Je les ai donc vaincus pour me protéger moi-même.
Dagobert voulu protester, mais il entendit un bruit et se tut. Eliane fit de même et se retourna vivement. Apercevant une ombre dans l'entrée, qui ne portait pas l'armure scintillante des francs, elle dégaina son épée et attaqua sans merci. Elle ne vit rien. Elle ne fit qu'entendre le choc des métaux, et sa lame s'envola.
- Elle t'a peut-être appris à te battre, mais apparemment pas encore à distinguer tes alliés de tes ennemis, intervint une voix connue.
- Mars, s'exclama la jeune fille! Qu'est-ce que tu fais là?
- Il semblerait que tu aies quelques problèmes, alors je viens aider!
- Et Shaen, demanda la jeune fille désappointée?
- Elle fait la fière, mais elle s'inquiète plutôt pas mal. Je l'ai laissé s'occuper de la protection de Jill.
- Je suis content que tu sois venu, dit la fille avec un sourire, mais tu es maintenant bloqué avec nous!
- Nous n'avons qu'à sortir, répondit-il simplement.
- Il y a trop d'ennemis. Je ne pourrais pas m'en occuper!
- Non! Maintenant, laisse faire les adultes! Tu soutiens ton ami, et moi je m'occupe des drôles qui s'agitent dehors.
Eliane affichait une mine un rien perplexe, mais elle ne dit rien et accepta de suivre Mars. Elle connaissait la force de sa maîtresse, mais n'avait jamais vu l'homme à l'œuvre, à tel point qu'elle doutait même qu'il sache se servir d'une arme. Elle fut bien vite détrompée. A peine étaient-ils sortis que trois guerriers se jetaient sur eux. Elle vit l'éclair argenté de la lame. La tête d'un des celtes, et les deux bras d'un autres tombèrent. Mars fit tourbillonner une seconde fois son arme, et le dernier mourut. Il se retourna, et dans un sourire un rien carnassier, il leur dit :
- Allons-y!

9 octobre 2008

L'homme de Brocéliande

-Mon général!
Le chef de guerre franc se précipita en avant, et arriva rapidement au niveau de l'éclaireur. Ce dernier prit la parole.
- Les celtes sont plus nombreux que nous ne le pensions! Ils ont déjà encerclé l'avant-garde, et ils ne tarderont pas à l'attaquer. La situation est défavorable aux nôtres.
- Bien, rejoignez le rang. Je vous ferai demander si j'ai besoin de plus d'informations.
L'homme obéit rapidement, et le général fit forcer l'allure. Son second vint lui parler.
- Nos troupes et nos chevaux vont se fatiguer avant la bataille si nous continuons à ce rythme!
- Je le sais bien, mais le prince héritier est en danger, et je pense que tu sais ce qu'il nous arrivera si nous ne faisons pas tout pour l'aider.
- Il nous faudra au moins encore trois heures de cavalcade pour atteindre le village, même à cette allure. Nous ne pouvons rien faire pour le sauver.
- Ce jeune garçon est assez doué pour pouvoir tenir ce temps. Il lui faudra de la chance, mais c'est possible.
- Pas si les celtes mènent une attaque par la forêt, rétorqua l'homme.
- Ils ne pourront pas le faire, s'exclama le général en riant. Cela aurait pour tout effet de détruire leur troupe, si ce n'est toute leur armée.
- Bien qu'ils leur arrivent de s'y intéresser, les esprits de la forêt ne font la plupart du temps aucun cas des histoires humaines! Ils n'empêcheront pas les bretons de passer.
- La véritable terreur de la forêt de Brocéliande ne provient pas des quelques elfes qui y habitent, mais bel et bien de l'homme qui les protège.
- Que veux-tu dire?
- De temps à autres, des personnes, qui ne possèdent pas assez pour nourir leurs enfants, les abandonnent dans la forêt. La plupart de ces gamins, effrayés par les contes populaires, fuient les esprits des bois. Mais un d'entre eux , sûrement trop jeune pour être influencé, a été élevé par ceux-ci. Il a appris à tirer à l'arc avec les sylvains, et se battait contre les loups dans la forêt. Il a ensuite appris le maniement de l'épée en observant les humains.
- Et qu'y a-t-il d'étonnant?
- Lors d'un concours organisé au palais royal, il a battu tous ses opposants, sans même recevoir un coup. Tous les plus grands guerriers francs de l'époque se sont inclinés devant lui. Quand le roi, encore jeune a l'époque, lui a demandé son nom, il a répondu qu'il n'en possédait pas, car il avait été élevé par les elfes. Notre souverain lui a donc donné un nom, qui traduisait à la fois son origine païenne, n'ayant pas été élevé sous la lumière de Dieu, et son talent aux armes...
- Sûr il devait être fort, l'interrompit le soldat, mais de là à détruire une armée!
- Quand cela s'est produit, il avait dix ans! C'est celui que l'on a nommé Mars, le dieu de la guerre!

8 octobre 2008

Le sang bleu

Après que la palissade fut tombée, Dagobert se battit avec rage contre les celtes. Il avait péniblement battu deux ennemis quand il aperçut le combat inégal qui opposait la jeune amazone aux quatre colosses bretons. Alors qu'il se précipitait pour l'aider, il comprit que la prochaine attaque serait fatale à la jeune fille. Et il capta son regard avant la fin. Il voulut crier, mais il savait que cela ne servirait à rien. Sans comprendre pourquoi, il sut qu'il ne voulait surtout pas laisser mourir la jeune fille.
Sa colère, contre les attaquants, et sa peur, de ne pas arriver à temps, se mélangèrent aux tréfonds de son esprits, et libérèrent dans son corps une authentique fureur. il sentit les battements de son cœur s'accélérer. Les vibrations puissantes se transmirent dans ses membres, et son esprit s'éveilla à un état supérieur. Il remarquait sans y penser tous les détails du champ de bataille, mais il n'y prêta pas attention : il ne voyait que la courbe que décrivait la lourde hache vers la jeune fille.
Il lui restait plus de dix mètres à parcourir.
Un éclair argenté passa devant les yeux d'Eliane, et la hache tranchée en deux s'envola au loin. A côté d'elle se tenait Dagobert. Elle remarqua rapidement le changement sur son corps. Toutes ses veines ressortaient et striaient de bleu sa peau. Elle n'eut même pas le temps de prendre une inspiration que le jeune franc repartit à l'attaque. Ses coups étaient assez puissants pour briser les murs de pierres, et sa vitesse telle qu'on ne captait que les ombres de ses passages.
En un instant, les quatre hommes se retrouvèrent au sol, dépouillés de leur vie. Un soldat franc, non loin de là, avait vu le combat et leva son épée vers le ciel.
- Le prince légitime, héritier du sang bleu est avec nous!
Des cris de joie s'élevèrent chez les guerriers qui reprirent le combat avec d'autant plus d'acharnement. Mais Dagobert, lui, s'effondra dans les bras d'Eliane, épuisé. Un franc le vit et s'approcha de la jeune fille.
- Protège-le, s'il-te-plaît! Notre peuple ne doit pas le perdre! Il est l'héritier légitime. Quand il saura maîtriser son pouvoir, il régnera en grand roi! Je t'en prie, pendant que nous nous battons, enfuis-toi avec lui. Nous avons vu que tu peux le faire.
Eliane accepta, car le jeune homme l'avait sauvé, et elle partit en courant, le portant sur son dos, dans la direction de la forêt, où elle savait pouvoir trouver refuge.

7 octobre 2008

Etait-ce la fin?

Alors que se couchant, le soleil empêchait les francs de voir leurs ennemis, les cris devinrent hurlements, puis grondements, jusqu'à atteindre un volume sonore proche de celui du tonnerre. Eliane ne put s'empêcher de sourire. Les celtes avaient attendu plusieurs heures pour échapper à la vue des ennemis, et ils ne pouvaient pas s'empêcher d'indiquer leur position par leurs braillements. Elle sortit une flèche de son carquois, et se prépara à viser, plissant les yeux pour apercevoir quelques ombres. Puis, se référant à son oreille, elle dirigea son tir. Sur les toits alentours, d'autres archers faisaient de même.
Les cordes vibrèrent, et quelques râles d'agonies surgirent d'entre les troupes ennemies. Trop peu malheureusement, car malgré leurs talents, il demeurait très difficile pour un archer de ne viser qu'au bruit. Les bretons étaient rapides, et atteignirent en quelques instants, et avec peu de pertes, la palissade. Le véritable combat allait commencer.
Il apparut clairement aux défenseurs combien leur position était hasardeuse. En effet, les effectifs de l'armée adverses étaient près de quatre fois plus important que les leurs, ce que ne compensait malheureusement pas leur position stratégique. Mais un franc était avant tout un guerrier, et aucun n'eut même l'idée de déposer les armes. Les palissades empêchaient malheureusement également leurs archers de percer durement les positions celtes.
Pendant un moment, les francs attaquèrent les bretons en profitant de cet abri de bois, mais bien trop vite, celui-ci se brisa. Les bretons profitèrent alors de leur nombre imposant pour écraser les francs, qui se regroupaient pour résister de leur mieux.
Eliane, elle, se trouvait seule. Mais après que quelques guerriers eurent le malheur de sous-estimer la jeune fille, elle se retrouva encerclée par quatre géants. Malgré son entraînement intensif et sa force incroyable pour son âge, elle ne put que résister que tant bien que mal aux assauts coordonnées et répétitifs de ses assaillants. Elle vit bientôt arriver un coup qu'elle sut ne pouvoir éviter, et aperçut du coin de l'œil le visage horrifié du jeune franc, Dagobert. Etait-ce la fin?

6 octobre 2008

Petit combat

En deux foulées, l'amazone se retrouva entre les celtes et Jillian. Les guerriers marquèrent un instant d'hésitation, et Mars en profita pour en prendre un à part. Il le questionna sévèrement, et obtint les détails les plus clairs possibles du plan de bataille. Apprenant qu'une autre attaque se dirigeait vers un village, il prévint la guerrière d'un mot, et partit à vive allure en direction de l'endroit visé.
Captant le message du coin de l'œil, Shaen acquiesça et sourit. Tous les celtes présents étaient pour elle. Réalisant leur hésitation face à la lame géante qu'elle tenait négligemment d'une main, elle planta celle-ci dans le sol et se retourna vers ses adversaires, regagnant leur courage face à un adversaire désarmé.
Un premier homme se jeta vers elle. D'un tranchant de la main, elle lui brisa le poignet avnt de s'occuper délicatement de ses côtes. Voyant leur compagnon se tordant de douleur au sol, les autres hurlèrent de rage et se précipitèrent vers la guerrière. Celle-ci semblait danser entre les rebords aiguisés des haches de combat, et ces pieds et mains volaient dans tous les sens, brisant côtes, bras, poignets, genoux, nuques, et parfois plusieurs en même temps.
Profitant de ce que les celtes étaient occupés, la reine dryade s'approcha de l'enfant et le prit tendrement dans ces bras. Elle regarda un instant le spectacle de l'Amazone et ses compagnons de jeux, puis se redirigea vers la forêt avec son précieux fardeau.
Shaen, elle, continuait à tourbillonner, ne blessant pas les adversaires dans la mesure de les arrêter. Même mals en point, ils se relevaient furieux et revenaient pour se retrouver de nouveau étalés au sol, pour le plus grand plaisir de l'amazone.
Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin, et le druide se releva maladroitement. Devinant en un coup d'œil ce qu'il se passait, il donna un ordre et les guerriers s'arrêtèrent.
- Bande d'idiots! J'avais donné ma parole que nous les laisserions tranquille si j'étais vaincu. Depuis quand ne respectez-vous plus la parole des druides!
Les guerriers s'étaient arrêtés de bouger, et presque de respirer, devant la colère de l'homme.
- Ne vous inquiétez pas, interrompit la voix de Shaen. Je me suis bien amusé.
Mais le druide ne l'entendait pas de cette oreille, et ordonna la retraite immédiate.
- Je respecte ma parole pour l'attaque en ce lieu, mais je n'ai aucun pouvoir sur les autres.
- Ne vous inquiétez pas! Mon ami est allé là-bas.
- Il n'arrivera pas avant demain, dit le mage en repartant vers son village. C'est trop loin.
- Je m'attends à tout de sa part, fut tout ce qu'elle répondit avant de retourner vers la forêt.

4 octobre 2008

Enfin un peu d'action!

Jillian se jeta sans ménagement au sol et évita le projectile. Il avait à peine senti la subtile modification dans l'énergie de la pierre. Il comprenait enfin l'expérience qu'avait son adversaire. Mais il savait aussi posséder d'autres atouts, et ne désespérait pas.
Le druide profita du fait que l'enfant soit au sol pour l'attaquer avec son bâton. Jillian leva la main et l'air se troubla devant lui. Le coup fut dévié, comme si l'arme avait touché un bouclier. Il tendit son autre main, paume vers l'ennemi et cria. Le druide fut frappé en plein ventre, et il s'éleva dans les airs sous le choc. Il remit rapidement pied à terre, mais était déstabilisé par la puissance de l'attaque.
Le magicien celte envoya une attaque semblable à celle qui l'avait touché vers l'enfant, mais celui-ci esquiva d'un bond. Mais l'homme avait déjà prévu le mouvement et attaqua à nouveau, tenant à deux mains son arme contondante. Jillian pensa à créer un autre bouclier pour se protéger, mais il aperçut à temps la puissante énergie qui circulait dans le bout de bois. Il roula à la dernière seconde entre les jambes de son adversaire. L'arme fendit les ol en deux sur plusieurs mètres.
Shaen regardait d'un air appréciateur le combat, enviant en partie le pouvoir de destruction des mages. Cependant, elle avait remarqué quelque-chose d'anormal. Elle se tourna vers Mars, qui semblait indifférent au déroulement du duel.
- Te connaissant, j'aurais parié que tu te ferais un sang d'encre durant le combat, fit-elle remarquer.
- Jillian va gagner! Et nous devrons nous battre contre les bretons. Tu es contente.
- Le combat me semble plutôt en sa défaveur! Il est doué, mais n'a aucune expérience, contrairement à son adversaire.
- L'avenir est déjà écrit!
- Et qu'est-ce qui est écrit, demanda l'amazone avec un soupçon d'ironie dans la voix?
- 'L'enfant devra se battre pour son honneur. Son adversaire sera plus fort, mais l'inquiétude est vaine, car la chance est de son côté.'
- Il le deviendra un jour, annonça la reine des dryades, prenant par à la conversation.
- Oui. Son père n'avait pas réussi, fit remarquer Mars, mais Jill a le sang et le talent nécessaires pour s'élever au dessus des hommes. Un jour, il tiendra la destinée des hommes entre ses mains.
L'esprit des bois sourit à cette évocation, et laissa Shaen dans l'obscurité la plus totale concernant les dernières déclarations. Elle reporta son attention sur le combat.
Jillian évitait tant bien que mal les coups redoutables de son adversaire. N'importe lequel de ceux-ci suffirait à l'envoyer dans l'autre monde, mais le petit garçon tenait. L'entrainement prodigué par Mars, ne se limitant pas à la magie, lui avait permis d'acquérir l'endurance nécessaire à un tel combat.
Une nouvelle fois, Jillian roula au sol, mais le bâton dévia de trajectoire pour s'abattre vers sa tête. L'enfant aperçut des dizaines d'images défiler dans sa tête. Il ne comprit pas tout de suite ce qui se produisit, mais le vieil homme, fatiguer par le déchaînement de magie, et le enchaînement de mouvements brusques, perdit brièvement l'appui de son pied droit et glissa. Sans véritablement comprendre lui-même ce qu'il faisait, Jillian se releva et plaça ses deux mains devant lui, puis tendit ses paumes ouvertes vers le druide qui tombait.
La décharge magique fut accompagnée d'un grondement sourd, et le mage celte fut projeté violemment au sol, rendu inconscient par le choc.
Voyant leur druide au sol, les bretons ne surent tout d'abord comment réagir, puis grondèrent de mécontentement. Rompant les termes du pacte, ils se précipitèrent vers l'enfant épuisé. Mars singea un semblant de révérence, et sourit à son amie.
- Les dames d'abord!
Un grand sourire sur le visage, Shaen s'avança.
- Enfin un peu d'action!

3 octobre 2008

Et M...!

Les hurlements s'intensifièrent. Les guerriers des terres de l'ouest attaqueraient dans peu de temps. Dagobert savait devoir attendre au moins encore un jour avant l'arrivée de l'armée franque. Ils devaient tenir. Tous les soldats en état, et Eliane également, avaient travaillé durement pour ériger des semblants de palissades autour du village. Quelques francs, qui possédaient des arcs, se trouvaient sur les toits pour pouvoir tirer sur les envahisseurs dès le début de l'attaque.
Eliane s'y trouvait aussi, mais elle agissait seule, sans suivre les conseils stratégiques des guerriers: les Amazones ont leur propre façon de combattre. Dagobert, lui, bien que se débrouillant avec les armes de jets, préférait compter sur ses talents d'épéiste, et sur la francisque redoutable, accrochée à sa hanche.
Les cris se calmèrent peu à peu, et les troupes bretonnes apparurent enfin devant leurs ennemis. En les voyant, Dagobert laissa échapper un juron.
- Qu'y a-t-il, demanda Eliane?
- On a un problème!
- Tu n'as pas envie d'une petite séance d'entraînement matinal.
- Mais D..., Eliane! Il ont prévu de tenir un siège. Ils connaissent maintenant la portée de votre tir, et ils nous enferment en ville.
- Tes troupes arriveront demain! Ce n'est pas très malin de leur part. Et tutoie-moi, comme tu le ferais avec un ami de ton âge!
- Ils ne comptent pas attendre jusqu'à demain! S'ils attaquent le soir, ils auront le soleil dans le dos! Quoi de mieux pour distraire nos archers. Nous sommes en sous-effectifs, et de loin! Si nous ne pouvons plus compter sur nos flèches, nous sommes perdus.
- On va les attaquer maintenant alors, questionna avec une pointe d'envie la jeune fille?
- Bien sûr que non! Nous perdrions de ce fait en plus la protection des palissades. Elles ne sont pas imposantes, mais seront utiles.
- Mais alors...
- On ne peut qu'attendre! Jusqu'au soir.
- Et M...!!!
- Ton franc-parler m'indique que tu es d'accord avec moi, conclut Dagobert.

2 octobre 2008

Face à Face

Alors que le groupe arrivait à proximité des celtes, le druide se tourna vers Mars d'un oeil interrogateur:
-Est-ce bien vous le mage de la forêt?
-Non, je suis son protecteur! Un guerrier, certes redoutable, mais qui ne maîtrise pas la magie.
-C'est pas la modestie qui t'étouffe, murmura Shaen, juste assez fort pour que Mars, et par la même occasion Jillian, l'entende.
-Où est-il donc? Qu'il se montre et tienne sa parole!
-Il est devant vous, intervint l'enfant.
-Où donc?
-C'est moi.
-La magie nécessite un vrai travail, gamin. Les pouvoirs qu'a utilisé cet homme ne sont pas ceux d'un enfant en bas âge, fit remarquer le druide avec dédain.
Furieux d'être ainsi sous-estimé, Jillian ouvrit son esprit aux énergie environnante et hapa mentalement le bâton que tenait négligemment le vieil homme. L'objet arriva en un instant dans les mains du garçon, qui souriait.
-C'est moi.
Le vieux druide le regardait d'un œil neuf, admiratif, mais aussi effrayé par les pouvoirs que possédait ce jeune enfant. Mais le défi était lancé, et le druide n'était pas un homme sans honneur. De plus, malgré les pouvoirs stupéfiants de son adversaire, il savait avoir toujours l'avantage.
Jillian s'approcha de son ennemi et lui tendit le bâton qu'il avait pris. Ils se saluèrent l'un l'autre avant de s'éloigner d'une dizaine de mètres. Mars souligna le fait que si un des guerriers bretons tentait d'intervenir, il lui réglerait rapidement son compte. Et enfin, Shaen, intéressée vivement par le combat à venir, annonça le début d'une combat.
Les pouvoirs se concentrèrent dans la paume du druide, et à peine un instant après le signal de départ, une pierre rigoureusement choisie par le vieil homme s'envola de derrière le garçon pour viser sa tête.