23 octobre 2008

Qi Lin, le clan des sages

Les dagues glissèrent des mains de la jeune fille, et elle manqua de s'agenouiller devant l'homme. Elle se rappela cependant qu'elle était aux ordres de l'empereur, et parvint à garder la tête haute.
- Le Xuan Wu a toujours été le plus têtu des quatre clans protecteurs.
- Pourquoi... pourquoi faites-vous cela? Vous avez également juré fidélité à l'empereur!
- Ce n'est pas exact. D'ailleurs, tu ne l'as pas vraiment fait non plus.
- C'est mon devoir, répondit vigoureusement la petite fille.
- Non! Les cinq clans ont accepté de ce soumettre à l'autorité impériale pour pouvoir préserver la paix en Chine. Tant que le pays était bien mené, nous obéissions avec joie. Mais le Pouvoir opprime maintenant le peuple. Tu as vu comme les paysans sont constamment éreinté. Et en plus de leur voler ses ressources, l'empereur les fait mourir sur les chantiers de la Muraille. Est-ce cela la justice ?
- Pourquoi avez-vous trahi? Vous étiez un conseiller. Vous deviez montrer ses erreurs à notre empereur. C'est aussi votre faute!
- Oui, c'est vrai! Je n'ai pas réussi à lui faire ouvrir les yeux. C'est pourquoi je dois rétablir la justice en ce pays, même si cela me coûte ma vie et mon âme. Et je pourrais aussi sauver vos quatres clans.
- Sauver? De quoi?
- De moins en moins de membres apparaissent dans chacun des clans! C'est la preuve que les choses vont mal. Les membres de la Licorne Jaune proviennent du peuple, donc il ne s'éteindra pas, mais les capacités du Tigre Blanc, de l'Oiseau de Feu, du Dragon Azur, et aussi de la Tortue Noire se transmettent par le sang. Et ils ne doivent pas disparaître. Plutôt que de soutenir celui qui assassine ton propre peuple, viens te battre à nos côtés.
L'homme avança et lui tendit une main accueillante. Depuis toujours, les membres des quatre autres clans obéissaient aux ordres du Qi Lin, et il fut extrêmement dur pour la jeune fille de conserver sa volonté. Mais puisant dans ses dernières forces, elle courut jusqu'au bord de la muraille et sauta dans le vide, au-dessus du camp de l'empereur. Elle sortit une pièce de tissu qu'elle accrocha à ses poignets et à ses pieds et, tendant son corps, elle ralenti sa chute pour planer vers la tente de son seigneur. Elle ne put adresser qu'une dernière parole à l'homme qui était resté sur le chemin de ronde.
- Je ne me battrai pas contre ma famille. Je ferai ce que je pourrai pour le peuple, mais je ne me parjurerais jamais.
L'homme sourit et murmura au vent.
- C'est la voie du Xuan Wu, mais un jour, ce sera ton empereur qui te trahira.

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