17 octobre 2008

Nuage de fumée

Le léger bruit la réveilla. Elle avait couru pendant deux journées sans s'arrêter pour arriver en vue de la muraille. La veille au soir, elle avait repéré l'endroit où se trouvait le camp de l'Empereur, puis avait décidé de se reposer avant d'entreprendre la dangereuse approche. Elle avait donc trouvé un arbre, et s'était installée entre les branches.
Elle tendait maintenant l'oreille, et comprit que certains des révoltés patrouillaient en sentinelles. En un bond, elle fut au sol, et elle replaça en un geste l'étoffe qui cachait sa tenue de combat, et ses quelques armes. Elle voulut partir mais un des hommes l'avait aperçu. Elle ne devait pas leur faire connaître ses talents. Personne ne devait savoir que le Xuan wu, le peuple des ombres était arrivé.
- Et toi là!
Lenlen se retourna prudemment, faignant la surprise et la peur.
- Que fais-tu ici, intervint une nouvelle fois la voix masculine?
- Notre convoi a été attaqué, gémit la jeune fille. J'ai tenté de fuir, mais je me suis perdu et je me retrouve ici, la nuit, dans cette effrayante forêt.
L'homme s'avança et fut rejoint par un compagnon. Ils aperçurent les nobles étoffes dont étaient drapée Lenlen, et ils discutèrent un moment avant de sembler être parvenu à un accord.
- Ecoute petite, dit le nouveau venu. Tu possèdes sûrement quelques riches objets, et nous serions ravis de t'aider en échange de ceux-ci.
Lenlen grinça des dents. On trouvait partout des profiteurs. Mais reprenant son rôle, elle s'avança vers eux, un petite boîte de bois entre les mains.
- Bien sûr! Dans ce coffret se trouve un trésor familial. Mais on m'a interdit de l'ouvrir. Si vous accepter de m'aider, je vous donnerais son contenu.
Un sourire carnassier apparut sur le visage d'un des deux, tandis que le second semblait plutôt honteux. Ils prirent cependant le coffret et s'empressèrent de l'ouvrir, ne remarquant pas que la petite fille s'était éloignée de quelques pas. Et à peine le couvercle glissa que la boîte explosa, entourant les deux compères d'un nuage de fumée. Ils n'eurent pas le temps de donner l'alerta que déjà Lenlen avait bondi. De deux coups bien ajustés, elle les envoya au pays des songes. Puis elle se retourna vers la muraille.
- Il est temps d'y aller, murmura-t-elle pour elle-même.

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