10 novembre 2008

Messages dans le bois

Éric continuait à avancer sans se soucier de rien. Il se sentait guider sur le chemin, et évitait sans le remarquer tous les pièges qui se dressaient devant lui et son but. Il avait perdu en grande partie toute notion du temps, et il fut supris d'entendre derrière lui les bruits de pas de sa sœur et de leur compagnon. Son état de détachement complet à la réalité s'estompa petit à petit, et il ralentit l'allure, jusqu'à s'arrêter complètement. Il fut surpris de voir l'endroit dans lequel il se trouvait, mais les rêves héroïques du jeune enfant lui faisait oublier le danger qui pouvait régner sur ce lieu interdit.
Les voix, derrière lui, se firent de plus en plus forte. Il voulut alors rejoindre sa sœur, pour partager avec elle sa découverte. Mais ses jambes restaient bloquées, collées contre le sol. La peur et la panique commencèrent à l'envahirent, mais en réponse à son effroi, un étrange sentiment de bienveillance commença à se diffuser dans son corps. On ne pouvait pas lui vouloir du mal. S'il était bloqué, c'était pour son bien, voilà tout.
Et enfin, devant ses yeux, apparurent la lumière et les silhouettes plus ou moins familières de ses compagnons. Il se rendit alors compte qu'il n'avait lui aucun moyen d'éclairage, et qu'il avait fait jusqu'ici toute la route dans le noir. Sa sœur se retrouva bloquée également, mais elle sembla se rebeller contre l'accueillante présence. Et leur ami faisait de même. Éric voulut leur dire qu'ils ne craignaient rien, mais il remarqua à ce moment même que c'était juste ce qu'on lui avait fait croire.
Il commença à se débattre, à vouloir retourner vers sa sœur, et petit à petit, il réussit à reprendre le contrôle de son corps révolté. Continuant avec foi et conviction la bataille, il put avancer, un pas après l'autre, vers sa cible. Il regarda là-bas, et il ne comprit pas la raison de leurs visages effrayés. Il remarquait qu'ils tentaient de lui dire quelque chose, mais toute sa volonté se concentrait sur le mouvement de ses jambes. Et plus il avançait, plus le blocage se faisait ardu.
Puis, d'un seul coup, toute la force se relâcha, et les évènements se déclenchèrent à une vitesse effrayante. Éric remarqua un immense pieu de bois se diriger vers lui. Puis sa sœur s'interposa, malgré l'inutilité de cet acte. Leur ami étranger se précipita vers eux, et il remarqua un objet brillant qui se sépara du corps de l'homme. Puis les deux enfants furent tous les deux projetés violemment en arrière.
Quand ils se relevèrent tous les deux, Éric jeta un coup d'œil à leur compagnon qui s'approchait, l'air inquiet :
- Est-ce que ça va, vous deux?
Éric acquiesça et regarda le bras de son interlocuteur. Voyant que l'étrange bracelet y était toujours, il crut avoir juste imaginé la perte de l'objet. Il resta un instant perdu dans ses pensées, et sa sœur posa la question dérangeante :
- Que s'est-il passé ? Comment as-tu pu nous projeter depuis l'endroit où tu étais ?
- Je n'en sais rien, répondit honnêtement leur ami. Je ne m'en souviens vraiment pas! J'ai sûrement réagi sans y penser! Et heureusement pour vous!
Alors qu'il allait continuer à parler, il s'interrompit un instant, avant de reprendre la parole.
- Y a-t-il eu d'autres Élie et Éric dans votre famille avant?
- Pourquoi, s'étonnèrent les enfants ?
L'homme ne fit que pointer du doigt le pieu imposant. Sur celui-ci trônait une inscription étrange : Élie, Éric, Jharez. Suivez la voix des flèches jusqu'à la sécurité.
- Je ne sais pas, dit la jeune fille. Sûrement, puisque notre famille est restée ici depuis plus de mille ans! Mais...
Elle s'interrompit alors car sous les yeux des trois compères, d'autres mots se tracèrent d'eux-même dans le bois. Dépêchez-vous bon sang!
Ils se relevèrent et suivirent les indications qui se gravaient au fur et à mesure sur les poutres où les morceaux de bois environnants. Ils suivaient avec précaution les instructions, et ils purent alors atteindre rapidement un vestige de pierre. Un bâtiment qu'Élie reconnaissait pour romain, après en avoir vu des illustrations dans certains livres à l'école. Puisqu'aucune nouvelle instruction n'apparaissait, ils fouillèrent. Après un moment, Éric vint chercher sa sœur en courant, et la tira avec empressement vers ce qui l'intéressait. Leur compagnon les suivit, et ils s'arrêtèrent tous trois devant une immense stèle de pierre.
- Qu'est-ce que ça veut dire, se plaignit le garçon ?
- C'est du latin, expliqua-t-elle à son frère. C'est un très vieux langage. Je ne connais personne qui sache le déchiffrer! Peut-être que le professeur le peut, mais je n'en suis pas sûre.
- Est-ce vraiment si peu répandu, intervint la voix calme de leur ami?
- Jharez, questionna-t-elle, en se souvenant du nom inscrit dans le bois ? Bien sûr! Plus personne ne le parle, et peu savent le déchiffrer.
L'homme avait un expression incrédule inscrite sur le visage.
- Alors comment se fait-il que je comprenne ces inscriptions?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ils vont pas remonter le temps? j'étais en train de me demander si ds le tunnel y avait pas une sorte de passage, protégé qui leur permettent de rencontrer jillian, dagobert, lenlen et les autres.

en tout cas bien le mystère avec l'homme qui joue aux échecs, qui comprend le latin, etc... bien cool