6 septembre 2008

Réveil

Obscurité; Lumière; les deux s'entremêlent dans un infâme mélange d'images sans cohérences les unes aux autres. Des tourbillons des couleurs grisâtres l'aspirent, puis il se retrouve debout, dans les ténèbres. Une énorme bête se tient devant lui. Pourtant il ne peut en distinguer que les crocs, sur lesquels rampe un liquide sombre. Et chaque fois qu'une goutte de cette substance se répand, elle dissout dans un petit nuage de fumée la matière avec laquelle elle rentre en contact.
En un instant, le monstre se jette sur lui et le transperce de ses canines suintantes de poison. La douleur lui déchire les entrailles, mais il n'arrive pas à se dégager. La prise est trop forte. Alors il hurle.
Et là, comme si ses cris chassaient le mauvais esprit, il voit l'hallucination se dissiper devant ses yeux, remplacée petit à petit par le visage inquiet de sa mère, dame Bertrude. Il veut lui sourire et se relever, mais la main ferme du guérisseur, et la douleur lancinante qu'il ressent, l'en empêchent.
- Ne te presse pas, dit l'homme. Tu as déjà beaucoup de chance d'avoir survécu, alors préserve tes forces, et repose-toi.
- Mère ? parvint à articuler le jeune convalescent.
- Tu as bien réagi, lui avoua-t-elle avec un sourire. Comme tout Franc qui se respecte devrait pouvoir le faire!
- Comment... tenta-t-il de demander. Caribert?
- Grâce à toi, il va mieux. Il mettra encore un peu de temps à s'en remettre, et gardera sûrement des séquelles de cet incident toute sa vie, mais il survivra.
- Bien, prononça-t-il entre deux ardues bouffées d'air. Il ne doit pas...
- Nous sommes d'accord avec votre père pour vous envoyer tous les deux à la ville royale de Reuilly. Vous serez bien protégés là-bas, et vous y poursuivrez vos études, le temps que votre père chasse les derniers rebelles et découragent les prochaines tentatives.
Le garçon adressa un sourire à sa mère et, lentement, il replongea dans l'inconscience.

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