30 septembre 2008

Et c'est reparti pour un tour

- Dame, s'étrangla Eliane!
- Qu'y a-t-il, demanda Dagobert, inquiet du ton de celle qui l'avait sauvé?
- Je suis sûrement plus jeune que toi! Pas la peine de me traiter comme une vieille peau, fulmina-t-elle.
- Mais, répondit-il désemparé... Comment voudriez-vous que je m'adresse à la gente féminine sinon?
- Avec son nom, conclut-elle, un soupçon d'ironie dans la voix!
- Comment devrais-je donc vous appeller, D..., se retint-il à temps?
- Eliane, comme tout le monde le fait.
Pendant ce temps, les francs avait annihilé les quelques guerriers celtes, totalement pris par surprise. L'atmosphère semblait se calmer, mais la jeune fille se retourna brutalement, de même que le jeune cavalier.
- D'autres de vos troupes, questionna-t-elle?
- Non, nous n'avons peut-être vaincu que l'avant-garde de l'armée bretonne.
- Vous comptiez les affronter avec une vingtaine d'hommes!
- Eh bien, répondit le garçon, laissant de côtés les manières de la cour royale. Si toutes les femmes des villages frontaliers sont de votre trempe, nous n'aurons guère besoin de plus.
- Je n'habite pas ici, répondit la fillette, souriant du compliment à peine voilé, mais dans la forêt. J'ai été entraîné selon les coutumes des amazones. Je pense qu'il n'y a que très peu d'autres femmes par ici qui peuvent, et veulent, se battre.
- Dommage! Cela aurait été utile. Le reste de nos troupes devrait arriver d'ici deux jours, et nous sommes venus pour protéger les villages alentours.
- Pourquoi un fils de chef serait venu en avant-garde, s'étonna Eliane.
- C'est mon devoir de protéger les gens, répondit-il avec fierté, et cela me permet de couper aux études, ajouta-t-il avec malice. Mais trêve de bavardages. Il nous faut nous préparer pour la confrontation à venir.
- Combien sont-ils?
- Notre éclaireur nous a annoncé une cinquantaine de guerriers.
- Bien.
La jeune fille se pressa et alla récupérer l'arc qu'elle avait laissé sur le toit où elle avait dormi. Elle grimpa ensuite sur l'habitation la plus haute du village. Dagobert la regarda bander l'arme et viser, fasciné par ses gestes précis. L'empennage de la flèche toucha la joue de la jeune fille. Eliane inspira une fois et jaugea la distance. Dagobert, à mi-hauteur, s'exclama:
- Attends! Ils sont encore trop loin!
Mais elle n'écouta pas et relâcha la tension. Le projectile s'éleva dans les airs selon une harmonieuse courbe, fendant les vents en direction des ennemis. Et dans un brut mat, il s'enfonça dans le bois d'une torche, quelques centimètres au-dessus des mains d'un celte. La torche fut arrachée à ses doigts puissants, et il recula devant l'attaque surprise.
- Maintenant, ils savent à quoi s'en tenir, murmura la jeune fille pour elle-même.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ca redevient bien. tas fait des efforts c interessant là.