11 décembre 2008

Convocation

Il resta un long moment dans les ténèbres. Puis, le voile d'obscurité se déchira peu à peu laissant entrevoir un rayon de lumière. il tenta désespérément de l'attraper. Il tendit les mains, autant qu'il le put. Il sentit ses muscles se tordre, se comprimer, lui infligeant un douleur phénoménale. Et là, il réalisa enfin. Il était assis, sur son lit, dans une pièce faiblement éclairée. Les derniers évènements qu'il avait vécu lui revinrent en mémoire, et il soupira de soulagement. Il s'en était sortit vivant, et sans trop de blessures.
Il lui fallut un instant pour émerger totalement, la douleur dans ses membres se dissipant très lentement. Ses sens aussi prirent leur temps pour revenir et lui permettre de réintégrer la réalité. Puis, il entendit des bruits dans les couloirs, et un guerrier franc entra dans sa chambre. Le voyant réveillé, le soulagement s'inscrivit sur la face de l'homme, avant qu'il ne s'agenouille.
- Prince! Dieu soit loué, vous allez bien!
- Oui, j'ai connu mieux, fit remarquer Dagobert.
- Votre père vous demande dans la salle du trône! L'homme qui vous a attaqué serait apparemment au service de sieur Brunulf, et cette affaire doit être tirée au clair!
- Bien! Laissez-moi me vêtir, et j'arriverai aussitôt!
- Bien, mon prince!
Et l'homme se retira. Dagobert se leva prudemment, recouvrant petit à petit son équilibre. Ses jambes se calmèrent petit à petit et la souffrance diminua. Il connaissait ces symptômes. Après une utilisation trop intense de ses capacités, cela lui arrivaient tout le temps. La première fois, quelques secondes avaient suffi à le mettre dans un état pitoyable pour plusieurs jours. Mais il avait changé. Il avaient tenu le combat dans cet état plusieurs minutes, et il sentait bien que son corps s'en remettait déjà. Dans quelques heures, la douleur s'évaporerait comme un mauvais songe.
Mais il n'avait pas le temps de recouvrir ses forces. Son père l'attendait, et même le prince ne devait jamais faire attendre le roi. Il enfila rapidement une tunique et un pantalon. Dès qu'il fut près, il sortit de la chambre. Le soldat attendait ici. Il inclinait le buste et lui demanda de le suivre. En quelques minutes, ils arrivèrent à la salle du trône. Le soldat poussa les lourds battants de la porte de chêne, et il s'agenouilla.
- Votre majesté, Sir, le prince est là.
Dagobert suivit le mouvement et s'inclina à son tour. Devant lui se trouvaient, assis sur le trône, son père, Clotaire II, roi des francs, et, juste derrière, debout, son conseiller, silencieux pour une fois, Brunulf.
- Père, dit le prince avec déférence. Sir, continua-t-il avec un brin d'hostilité.
- Fils, dit le roi avec un sourire, je suis heureux de te voir en tel forme. Quand les soldats t'ont trouvé, tu gisais dans une marre de sang. Heureusement, il semblerait que ce soit celui de ton adversaire. Ce devait être un rude combat.
- Il l'a été. Mais plus pour lui que pour moi, répondit Dagobert.
Le roi sourit avant de reprendre la parole.
- Mais nous avons un autre problème. Il semblerait que cet homme ne soit pas un vulgaire assassin...
- Il m'a avoué être un homme de votre conseiller, envoyé, selon ses dires, par celui-ci, pour me tuer.

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