4 décembre 2008

L'éveil du Xuan Wu

Et le barrage, forgé par le devoir constant auquel elle avait été soumise depuis son enfance, se brisa. Et la vague de sa colère déferla dans ses membres. Son sang se mit à bouillir et elle agit sans en avoir forcément conscience, sans la retenue qui aurait pu excuser son geste. Enfin, si celui-ci avait été visible. Car pour tous, elle ne bougea pas. Elle resta assise, à côté du général Li Yuan, alors que le sang du Xuan Wu à la carapace sombre s'éveillait.
Deux soldats, plus rapides que les autres, avait réagis presque avant l'ordre de leur chef. Il le connaissait et s'attendaient sûrement à cette demande. Ils le regrettèrent. Enfin, ils auraient pu s'ils avaient pu percevoir le mouvement, ou du moins rester conscient assez longtemps pour ressentir la douleur. Mais au moment leurs lames allaient toucher le corps du général, resté stoïque malgré la situation, leurs corps avaient semblé se soulever dans les airs, avant de retomber quelques mètres plus loin.
Ce que personne ne vit, c'est qu'à une vitesse incroyable, Lenlen s'était levé, et que son pied avait frappé deux fois, un coup pour un soldat, avant qu'elle ne se rassoit. Imperceptible. Invisible. Parfait.
Feng sortit à ce moment-là, suivi rapidement par son compagnon. Il se dirigèrent avec empressement vers leur maître.
- Pourquoi ne fait-elle rien, pesta Feng ?
- Tu te trompes, murmura l'autre. En ce moment, personne ne peut toucher ne serait-ce qu'un cheveu du général Li-Yuan.
- Quoi ?
- Cela fait longtemps que ce n'était pas arrivé, mais le bouclier du Xuan Wu brille au dessus de sa tête.
- Qu'est-ce...
Alors qu'ils commencèrent à se frayer un passage dans la masse de gardes, L'homme du Zhu Que répondit :
- Certaines techniques ne sont maîtrisables que par les membres les plus doués de nos clans, et sous certaines circonstances! La Carapace du Guerrier Noir en fait partie. Seul un des membres du Bai Hu les plus doué aurait une chance de percer cette défense, et encore...
Réfléchissant aux paroles de son camarade, Feng continua à se battre, étalant impitoyablement quiconque osait lui faire face. Les poings de son camarade volaient dans les airs et touchaient à chaque coup une faiblesse de l'ennemi. Et là, il remarqua. Malgré l'amoncellement de corps du à la bataille, rien ne s'approchait à plus d'un mètre de Li Yuan. Il n'eut cependant pas le temps de s'extasier car il remarqua l'arrivée des membres du clan des ombres. Il voulut s'approcher, mais son ami lui attrapa le bras et l'arrêta.
- Elle est en transe. tant qu'elle sera dans cet état, elle attaquera sans distinction ceux qui s'approchent, lui murmura-t-il.
- Que ...?
- Lenlen, reprit-il sans laisser le temps à Feng de poser sa question. Li Yuan est sauf maintenant. Relâche ta garde et laisse nous le ramener au camp.
Elle sembla s'éveiller, se rappelant les évènements dans un voile brumeux. Elle se rétablit cependant rapidement et confia son protégé aux deux hommes qui s'enfuirent. Les ombres s'arrêtèrent en comprenant la situation. Puisque personne n'avait attenté à la vie de l'empereur, ils ne voulaient pas se fatiguer pour un homme qui tentait de revenir sur sa parole. Et à ce moment, le cri retentit. Un cri de rage qui les poussa tous à se retourner.
- Tu ne partiras pas vivant, hurla rageusement l'empereur.
Il se leva et attrapa une lance qui gisait à ses pieds. En un instant, il arma son geste. Puis, pourfendant le ciel, l'arme bien équilibrée se précipita droit sur Li Yuan. Personne n'eut le temps de réagir. Personne sauf Lenlen. Réagissant par réflexe, elle frappa. La lance dévia de sa trajectoire, et n'atteignit pas sa cible.
Mais cette fois, la colère n'avait pas pris le pas sur son esprit, et bien que très rapide, son geste avait été visible. Ou du moins perceptible. Mais Lenlen ne se soucia pas du regard brûlant de l'empereur mais se tourna vers les fuyards. Feng lui sourit, et elle comprit tout ce qu'il voulait dire. Ses excuses, et ses remerciements, profonds, sincères. L'homme mystérieux du Zhu Que, toujours drapé de ses toiles rouges, lui adresse un signe de tête, lui accordant son respect, et elle put lire dans les yeux de Li Yuan ses remerciements, juste avant que tous trois ne se retournent et ne s'en aillent définitivement, vers le camp des rebelles.

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