10 décembre 2008

La Hache de pierre, suite

Les veines s'effacèrent de sa peau, qui reprit sa couleur habituel. Il remarqua soudainement la sueur sur son corps. Ses muscles le faisaient souffrir, mais il n'avait d'autre choix que de se battre. Où plutôt esquiver, car il comprit instantanément qu'il ne pourrait survivre à la puissance capable de le repousser quand il utilisait la puissance de son sang.
L'homme se jeta sur lui en soulevant son arme. Il était fort, mais il ne s'attendait pas à voir Dagobert bouger encore si vivement. Il donnait tout ce qu'il avait et évitait de justesse les coups, sentant leur force dévastatrice souffler près de lui comme des ouragans. Il se savait rapide, et tenta donc dès qu'il le put de s'échapper en courant. Mais sans qu'il puisse le voir, son adversaire se retrouva devant lui, l'arme à la main. Le jeune prince tomba à genou, ne sentant plus assez de forces en lui pour bouger.
Le lieutenant de Brunulf leva son arme. La promesse qu'il avait faite à sa mère lui revint en mémoire. Il ne pouvait mourir si piteusement. S'il devait mourir, se serait debout, en se battant, ou d'épuisement après la bataille, mais pas ainsi, simplement exécuté par son ennemi. Et dans cette nouvelle résolution, il trouvera des ressources encore inexploitées. Une nouvelle fois, son sang se réveilla. Son cœur s'emballa, envoyant dans son corps entier une énergie indomptable. Ses muscles vibrèrent en recevant cette pitance, et sa peau reprit la couleur bleu alors que ses veines se dilataient. Et une nouvelle fois, sa conscience s'échappa de son corps pour englober le monde. Il n'était plus lui, il était la totalité. La totalité n'était plus, car il l'avait emprisonné en lui.
Il put voir la goutte de sueur qui perlait sur le front de son ennemi, la raideur de ses muscles fatigués par un effort inhabituel, la soif de sang dans ses yeux, et les vibrations de l'air à proximité de la hache de pierre. Il mit toute la force qu'il avait dans ses jambes et se propulsa en avant, vers son ennemi. Il leva son épée. Ce la suffit.
Ne s'attendant pas à un tel mouvement, l'homme ne put réagir. La lame s'enfonça jusqu'à la garde dans sa chair. Et le prince, sa proie, s'éloigna, avant de tomber d'épuisement un peu plus loin. L'homme sentit ses genoux défaillir. malgré sa volonté, il ne pouvait plus tenir debout. Petit à petit, il sentit le froid l'envahir. Il tenta de s'approcher de son ennemi en rampant pour lui asséner le coup final, mais son corps était trop lourd. Et froid. Très froid. Gelé. Il avait mal. Il le savait. Dans cet état, il ne pouvait que souffrir énormément. Mais la douleur s'envolait, laissant place à un calme absolu. Un calme effrayant. Le Néant. Il tendit devant lui sa main, tentant désespérément de se raccrocher aux derniers brins de vie qui lui restait, mais il se sentit emporter. Et avant de mourir, il ne put que prononcer, faiblement, crachant par là-même son sang :
- Maître,... j'ai échoué.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

cool joli style descriptif, tu tes ameliore dans ce domaine