16 décembre 2008

Guerre

- Celui-ci!
- Pas aujourd'hui, répondit Dagobert en posant la main sur l'épaule de son jeune frère. Il est encore trop fougueux pour toi.
- Il est si beau et grand.
- Tu le monteras un jour, le consola l'aîné, mais tu dois déjà apprendre à maîtriser une bête un peu plus docile.
- Tu as bien commencer avec un cheval qui ne faisait que cabrer, remarqua l'enfant. Je te voyais faire!
- Et tu as sûrement remarqué que j'ai failli me briser la nuque plusieurs fois, non? Déjà que Père ne m'a donné l'autorisation de t'emmener voir le royaume qu'à contrecœur, je n'aimerais pas devoir lui expliquer qu'un cheval mal dompté est la cause de ta mort.
- Tu serais triste ?
- Bien sûr, sourit Dagobert. Si tu n'étais plus là, je n'aurais plus de petit frère sur qui veiller!
- D'après ce que j'ai entendu des gardes, il te faudrait déjà veiller sur toi-même.
Dagobert éclata de rire.
- Bien sûr! Donc je t'interdis de te placer avant que je ne sois devenu assez fort pour nous protéger tous les deux!
Continuant à parler avec son frère, Dagobert leur choisit à tous deux une monture, puis ils partirent. Pendant toute la journée, il tenta de faire visiter une partie du royaume à son frère, lui expliquant le rôle de chacune des personnes qu'ils rencontraient. Caribert se réjouissait de cette sortie, car depuis trop longtemps, il était confiné entre les murs d'un palais et protégé par des gardes. Pour la première fois depuis son empoisonnement, il pouvait visiter des lieux nouveaux, sans personne pour le pressé de rentrer au palais.
Ils durent tout de même, avant que la nuit ne tombe, rebrousser chemin pour reprendre la route de la capitale. Quand ils arrivèrent, ils remarquèrent que la ville s'agitait. Dans tous les coins, les francs sortaient leurs armes et boucliers. S'inquiétant de ce soudain remue-ménage, Dagobert partit à toute allure vers le palais. Il rencontra en chemin un guerrier qu'il connaissait, et lui demanda des informations.
- Que se passe-t-il ?
- Les bretons, mon Prince. Nous partons les exterminer une bonne fois pour toute!
- Pourquoi n'en ai-je pas entendu parler!
- Nous avons reçu le message dans la journée! Ils se seraient réfugiés en Brocéliande. Cette forêt est dangereuse, mais des bretons s'y déplaçant librement sont encore pire! Sir Brunulf a convaincu le roi qu'une action rapide était nécessaire. Il conduira lui-même les troupes!
Dagobert aperçut son frère qui e rejoignait enfin. Un étrange pressentiment lui broya le cœur. Brunulf ne faisait jamais rien au hasard et se plaisait à commander. Qu'il s'éloigne volontairement du trône montrait l'importance de cette action pour lui. Quelque chose qui gênait plus ses plans de conquêtes qu'un prince franc suspicieux. Réfléchissant à cela, son frère juste derrière lui, il rentra au palais.

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