17 décembre 2008

Menace

Il sentait les respirations autour de lui. Dans la pierre. Dans la terre. Dans l'eau. Des vagues mouvantes et presque imperceptibles s'y agitaient. Et son esprit ouvert captait ces légères vibrations. L'essence de la matière. L'air purificateur s'infiltra dans sa poitrine, et une nouvelle fois, il reçut ce fourmillement d'informations qu'il apportait. Et cette sensation d'apaisement. Ce détachement. Mais reprenant soudainement conscience de ses actes, il s'arracha à cette étreinte splendide pour réintégrer son corps.
Epuisé, il lâcha tout de même un soupir de soulagement avant de récupérer sa respiration. Comme d'habitude, l'ouverture de sa conscience sur le monde s'alliait à un détachement de soi, et du temps. Les sensations étaient grisantes, et lui apportait l'illusion de comprendre entièrement le monde, mais le risque était grand. S'il s'oubliait lui-même, il était possible qu'il se perde et ne revienne jamais. Et seul la mort l'attendait alors.
- Jill, intervint une voix clair!
Il sauta de de l'arbre sur lequel il était perché et aperçut la reine des bois qui s'approchait.
- Mère! Je suis ici.
Mais il remarqua l'expression inquiète de la dryade. Il se savait capable de se débrouiller dans la forêt, et elle ne s'était jamais inquiété de cela. Il ne restait qu'une possibilité. La forêt. Un danger pour la forêt.
- Que se passe-t-il, Mère, demanda-t-il en arrivant près d'elle?
- Je ne sais pas vraiment. Des hommes de l'ouest attendent à l'orée de la forêt, et tiennent des propos incompréhensibles. Ils disent devoir attendre quelqu'un dans la forêt, et ils ne mentent pas. Mais je ne peux pas mettre mon peuple en danger en les laissant approcher!
- Je vais les voir, proposa le jeune garçon. Mais...
- Qu'y a-t-il ?
- Tu devrais venir avec moi! Tu es la reine de la forêt!
- Que vas-tu faire d'eux ?
- S'ils sont honnêtes, répondit le jeune garçon, je pense pouvoir les amener dans une partie de la forêt assez éloignée de la Capitale. Mais qui pourraient-ils attendre en Brocéliande?
- C'est là que réside le problème.
Jillian parut réfléchir un instant. Puis la couleur de ses yeux se modifia et il releva la tête.
- Mère! Je vais m'occuper des bretons! Retournez à la Capitale et fermez les portes. Que les sylvains se tiennent près pour la guerre.
- Qu..?
- Une menace, dit-il en regardant vers l'est. Quelque chose de terrible va se produire! Et vous devrez être prêts!
- Et toi?
- Je ne sais pas. Tout ce que je peux dire, c'est que nous nous reverrons!

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Hello. And Bye.

Anonyme a dit…

yeah... love this :)