7 décembre 2008

Couronnement

- Prince! Que faites-vous ? Vous ne devriez pas être ici!
Dagobert retourna au serviteur un regard chargé de colère. Celui-ci tituba de surprise et recula de quelques mètres. Le prince franc prit une longue inspiration et tenta de se clamer. En effet, ce pauvre bougre n'avait rien à voir avec les derniers évènements. Il ne faisait qu'exécuter les ordres.
- Je reste ici encore un moment. Ne vous inquiétez pas, je serais à l'heure pour la cérémonie.
- Oui! Le couronnement de Sychilde, première concubine est un évènement important pour...
- Tais-toi!
- Que... Mais... Mon seigneur...
- Peu importe combien vous attendez cela, il est honteux d'en parler devant le tombeau de ma mère.
- Je...
- Pars! Sinon, je risque de ne plus me retenir!

Le serviteur s'inclina rapidement et disparut du mausolée royal.
- Brunulf! Sychilde! Vous ne vous en tirerez pas comme ça, dit-il avec hargne.
Dagobert se souvenait encore de la dernière fois qu'il avait vu sa mère. Quand elle l'avait prévenu que ces deux-là tentaient d'atteindre et de conquérir le trône. Quand elle l'avait conjuré de ne jamais se laisser manipuler par ces conspirateurs et de protéger son demi-frère. Il resserra rageusement son poing sur une pierre qu'il avait ramassé. Sur sa main, ses veines se gonflèrent et formèrent des stries bleutées. Puis il se releva et tendit sa main au dessus du tombeau où reposait la défunte reine. Il ouvrit son poing et une fine poussière s'envola.
- Je le ferais, mère! Je ne laisserais pas ces deux voler le trône des francs!
L'image de sa mère revint une nouvelle fois à sa mémoire. Si vivante. Le guérisseur avait parlé d'une maladie fulgurante. Mais Dagobert n'avait été dupe. Il avait remarqué le regard terrorisé de l'homme se poser sur Brunulf. La reine avait été empoisonnée. Parce qu'elle était une obstacle sur le chemin du pouvoir. Mais il ne pouvait rien dire. Son père été le roi. Et même s'il était aveugle et se faisait manipuler, ses décisions restaient lois.
- Grand-frère. Viens! Il est l'heure.
Dagobert se retourna et capta le regard de Caribert. Il devait le protéger. Contre son oncle et sa mère. Deux monstres qui n'hésiteraient pas à l'utiliser pour leurs ambitions. Mais il ne pouvait rien lui dire. Juste agir, sans se faire remarquer. Il se leva et reprit contenance.
- Bien! Allons saluer notre nouvelle souveraine, dit-il, bien que ces mots lui blessent les entrailles.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

cool, j'aime bien dagobert, content qu'on revienne à lui.
de bons articles sinon les précédents c sympa